Le ministère japonais de la Défense a demandé au ministère du Territoire et des infrastructures de reconnaître nulle et non avenue la décision du gouverneur de la préfecture d'Okinawa d'annuler l'autorisation de transfert de la base militaire de Futenma vers Henoko, dans la même préfecture.
Le gouverneur d'Okinawa, Takeshi Onaga, avait auparavant déclaré qu'il annulait l'autorisation — délivrée par son prédécesseur — de transférer la base aérienne américaine à Henoko. Selon le gouverner, la base de Futenma doit être fermée, mais pas pour être transférée ailleurs.
"L'an dernier, les habitants d'Okinawa se sont rendus aux urnes pour élire leur gouverneur. La campagne électorale s'est déroulée dans un contexte houleux, celui de débats sur la construction d'une base aérienne à Henoko. Cette question a provoqué un véritable torrent de protestations qui a porté Takeshi Onaga à la tête de la préfecture d'Okinawa", a indiqué M. Masaki.
Selon lui, au cours des 70 années écoulées depuis la Seconde Guerre mondiale, Okinawa a supporté un fardeau excessif dû à la présence de la base de l'US Air Force.
Durant toute cette période, le gouvernement de Tokyo a joué un double jeu en déclarant aux Japonais que "l'Amérique ne reconnaissait pas de nombreuses dérives ", mais en affirmant aux Etats-Unis qu'il s'agissait bel et bien d'un "problème intérieur du Japon".
Dans son discours prononcé le 21 septembre lors d'une réunion du Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, Takeshi Onaga a tenté d'attirer l'attention de la communauté internationale sur le problème de la base américaine.
"Ce discours a rempli d'enthousiasme les opposants au transfert de la base de Futenma dans les frontières d'Okinawa, mais n'a pas amené Tokyo et Washington à abandonner leurs projets. Et alors Takeshi Onaga a fait ce dont il avait parlé à plusieurs reprises: il a annulé le permis de construire indispensable pour transférer la base. Les militaires japonais sont désormais obligés de suspendre les travaux de construction, alors que le litige entre Okinawa et Tokyo sera tranché en justice", a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
"Tout porte à croire que le tribunal donnera raison à Tokyo. Mais quoi qu'il en soit, le transfert de la base a été suspendu", a conclu Hanashiro Masaki