L'agence Sputnik a réussi à obtenir des informations concernant les "prix des otages", fixés par l'EI dans les marchés d'esclaves en Irak et en Syrie. Afin de libérer les otages, les habitants des villes envahies par les islamistes s'exposent eux-mêmes à de graves dangers, allant jusqu'à courir le risque de perdre vie ou argent.
Les otages "les plus précieux" gardés au sous-sol
"Les islamistes retournent aux proches parents des hommes, des adolescents et des vieillards détenus sans aucune raison, en échange d'importantes sommes d'argent", a rapporté à Sputnik l'un des résidents de la province d'Anbar, Abou Kareem.
Selon lui, le prix d'un prisonnier peut s'élever jusqu'à 120.000 dollars, tandis que le prix moyen varie de 20.000 à 30.000 dollars.
Les pourparlers se font uniquement avec les femmes
Si on ne réussit pas à engager les femmes dans les négociations, le détenu peut être exécuté, a annoncé à Sputnik un résident d'Anbar, Rahim al-Anbar, ajoutant que cela arrive presque tous les jours dans les villes de Falloujah, Ramadi et Anbar.
Le sauvetage des femmes-Yézidis
Il devient de plus en plus difficile de libérer les femmes-Yézidis (une religion du nord de l'Irak) de la capture ou de l'esclavage sexuel, car elles habitent dans les zones les plus dangereuses, sur la frontière entre l'Irak et la Syrie.
Selon un de ces courageux sauveteurs, Abu Chudzhaa, la libération des Yézidis de la prison d'une des zones dangereuses et éloignées peut être réalisée par étapes et peut coûter de quatre à sept mille dollars.
"On peut également établir le contact avec le maître djihadiste des femmes prises en otages. Ce moyen de rachat peut se chiffrer à 30.000 dollars", a indiqué Abu Chudzhaa, faisant remarquer que les islamistes prennent parfois les sommes revendiquées sans libérer les détenus ou tuent les confidents.
Le coût de la vie
En outre, Munir Saïd a déclaré que les islamistes permettaient aux Irakiens de déménager de Ramadi et de Falloujah pour d'autres villes uniquement pour des raisons de santé ou selon un accord préalable avec un commandant de l'EI, et dans le cas où ils ne reviendraient pas à temps, les djihadistes pourront tuer leurs familles et faire sauter leurs maisons.
Le même ordre règne à Mossoul et Hawija, dans les provinces de Ninive et de Kirkouk, dans le nord de l'Irak, envahies depuis un an par Daesh.