"Monsieur Sergueï Lavrov, le ministre russe, a présenté les paramètres d’une résolution du Conseil qui créerait une espèce de grande coalition contre Daech. Je vais vous expliquer quelle est la position de la France. Tous ceux qui veulent nous rejoindre dans cette action contre le groupe terroriste Daech sont les bienvenus — je suis clair — mais à trois conditions qui sont les conditions de l’efficacité", a indiqué le ministre.
"La première condition c’est que les frappes doivent être dirigée contre Daech et contre les groupes terroristes seulement, à l’exclusion des civils et des opposants modérés, qui eux défendent courageusement une vision de la Syrie qui est la nôtre. C’est-à-dire une Syrie démocratique, unie, qui respecte toutes les communautés. Il faudra vérifier si les frappes russes intervenues aujourd’hui respectent ou non cette première condition", a-t-il poursuivi.
"Deuxièmement, il faut mettre fin aux bombardements des populations civiles, qui sont absolument terribles, avec des barils d’explosifs qui sont lâchés depuis des hélicoptères et de la chlorine. Ce sont ces violences commanditées par Bachar al-Assad qui alimentent pour l’essentiel l’extrémisme et les flots de réfugiés", a indiqué M. Fabius.
"Enfin la troisième condition, si on veut être efficace, c’est qu’il faut traiter la crise à la racine: il faut une transition de nature politique, qui dise clairement au peuple syrien que son bourreau — c’est-à-dire Monsieur Bachar al Assad — n’est pas son avenir", a indiqué le ministre, qui continue de prôner le départ d’Assad, alors que les Etats-Unis ont cessé de l’exiger au profit d’une "transition contrôlée".
L'Armée de l'air russe a entamé mercredi une opération militaire contre l'EI en Syrie sur décision du président russe Vladimir Poutine et à la demande du président syrien Bachar el-Assad. Les frappes aériennes russes ciblent les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d'armes, de munitions et de combustible appartenant à l'EI.
La question du maintien du président syrien au pouvoir est une pomme de discorde entre l’Occident et la Russie. Les Etats-Unis et leurs alliés ont longtemps insisté sur le départ d’Assad comme préalable à un processus de paix. De son côté, la Russie rappelle que l’armée syrienne est une des seules forces à combattre au sol les djihadistes, et indique qu'en cas d'effondrement de la structure étatique du pays, l'avancée de l'Etat islamique deviendra incontrôlable.