Dans un entretien avec M.Rose, le chef du Kremlin a avant tout souligné que les Nations unies restaient la seule organisation internationale ayant pour vocation de maintenir la paix dans le monde et qu'elle "n'avait pas d'alternative en ce sens". Il a également tenu à rappeler que la décision sur la mise en place de l'Onu avait été prise en février 1945, lors de la Conférence de Yalta, en Crimée, donc sur le territoire de l'Union soviétique, dont la Russie est l'héritière légale.
Interrogé à propos de la présumée présence russe en Syrie, ravagée depuis 2011 par un conflit meurtrier, Vladimir Poutine a affirmé que cette présence supposée "se résumait aujourd'hui à la livraison d'armes au gouvernement syrien, à l'entraînement du personnel et à l'octroi d'aide humanitaire à la population syrienne".
"Nous nous basons sur la Charte des Nations unies, selon laquelle toute assistance, y compris militaire, peut et doit être apportée uniquement aux gouvernements légitimes avec leur accord ou sur leur demande, ou sur décision du Conseil de sécurité de l'Onu. Dans ce cas concret, nous apportons une aide militaire et technique au gouvernement syrien sur sa demande et dans le cadre de contrats internationaux absolument légaux", a expliqué M.Poutine.
Lorsque le journaliste US a évoqué les craintes formulées par certains observateurs selon lesquelles les "lance-missiles et les avions russes en Syrie pourront être utilisés contre l'armée régulière", sous-entendant de toute évidence les forces de l'opposition, le président russe a répliqué que les troupes gouvernementales syriennes étaient la seule force armée légitime opérant dans le pays.
"A cet égard, nous proposons aux pays de la région de coopérer et aspirons à créer une structure pour coordonner nos efforts. Je l'ai annoncé au président turc, au roi jordanien, à l'Arabie saoudite. Nous l'avons annoncé aux Etats-Unis, (le secrétaire d'Etat US) M.Kerry s'est entretenu sur ce sujet avec notre ministre des Affaires étrangères monsieur Lavrov, et nos militaires en discutent également. Nous serons heureux si nous parvenons à trouver une plateforme commune pour mener des actions conjointes contre les terroristes", a déclaré Vladimir Poutine.