La Russie et l'Arabie Saoudite pourraient baser cette alliance sur leurs intérêts mutuels, a estimé l'analyste Salman Rafi dans un article paru sur le site Asia Times.
Les économies des deux pays ont été fortement asphyxiées récemment par la chute des prix du brut. Alors que l'Arabie saoudite seule ne réussit pas à pousser les entreprises américaines traitant l'huile de schiste vers la faillite, comme elle le veut, la meilleure option sera donc de se tourner vers la Russie et de retourner à son avantage la situation actuelle sur le marché de l'or noir.
Les deux pays, pourtant d'accord sur la nécessité de stabiliser les cours du pétrole, connaissent des différends sérieux sur de nombreux sujets politiques, y compris l'accord nucléaire iranien où bien le régime de Bashar al-Assad en Syrie.
Un succès ultérieur dépendra donc forcément de la volonté des deux pays de surmonter leurs différends ou non.
Désorientée par ses échecs, la détermination de l'Arabie saoudite à nouer des liens plus forts avec la Russie est aussi un signe de puissance de cette dernière, a observé l'analyste.
Compte tenu des prix volatiles actuels du brut, il est peu probable que l'Arabie saoudite saura évincer la Russie du marché global du pétrole, et elle devra ainsi coopérer avec Moscou pour parvenir tout de même à son but, à savoir faire face à des compagnies américaines de transformation d'huile de schiste.
La création d'une telle alliance, ainsi que sa détermination à nouer des liens plus étroits avec les pays au-delà de l'OPEP, surtout avec la Russie, "reflète l'échec de l'Arabie saoudite à établir sa propre hégémonie sur le marché", a expliqué M. Rafi.
La Chine, pour sa part, pourrait devenir un des clients les plus dynamiques de ces deux pays alliés, et pourrait donc jouer un rôle décisif dans leur initiative.
De cette manière, "la carte du monde politique, dominée par les USA depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, pourrait subir des modifications considérables", a résumé l'analyste.