La Russie et les Etats-Unis convergent sur un certain nombre de questions clés liées au règlement de la situation en Syrie, a souligné le secrétaire d'Etat des Etats-Unis John Kerry lors d'une conférence de presse.
Objectif numéro un — une Syrie paisible
"Nos deux Etats sont d'accord sur le fait qu'on voudrait voir la Syrie comme un Etat uni, paisible, stable et laïc, avec sa souveraineté respectée. (…) Les deux Etats veulent que l'EI soit anéanti comme n'importe quel autre groupe extrémiste utilisant la violence. Les deux Etats sont préoccupés par la nécessité d'arrêter le flux de combattants étrangers", a précisé le secrétaire d'Etat US suite au premier tour de négociations commerciales entre Washington et New Delhi.
Assad: soutenir ou ne pas soutenir
"Par conséquent, si vous voulez réellement terminer la guerre, il faut s'occuper de l'organisation d'une dialogue politique qui aboutira à un règlement", a assuré M.Kerry.
"Nous ne comprenons pas où mènent les efforts de la Russie", a-t-il poursuivi.
Selon le chef de la diplomatie américaine, si les Russes se trouvent en Syrie afin de lutter uniquement contre l'Etat islamique (EI), même s'ils continuent à soutenir Bachar el-Assad, et en essaient d'entamer des négociations officielles sur la coopération avec d'autres Etats dans la lutte antiterroriste, "c'est une possibilité".
"Pourtant, si les Russes sont là afin de protéger Assad, (…) je pense que cela pose un problème à la Syrie et à tous ceux qui veulent en finir avec ce conflit", estime le secrétaire d'Etat US.
Communiqué de Genève, base de règlement
Selon John Kerry, Bachar el-Assad insiste sur le fait que "lui et lui seul" pourra gouverner la Syrie. Le soutien russe et iranien de cette approche complique le règlement, estime le secrétaire d'Etat US tout en soulignant que Washington n'est pas de cet avis.
A cet égard, il a appelé la communauté internationale à s'unir afin de trouver la solution au conflit, qui a fait plus de 200.000 morts.
"Nous espérons que la Russie et l'Iran sont prêts à jouer un rôle constructif dans la recherche de moyens politiques visant à régler ce conflit. Le cadre a été établi il y a quelques années. La Russie a signé cette base connue sous le nom du communiqué de Genève de 2012 qui prévoit un transfert du pouvoir à Damas via un accord entre les parties prenantes du conflit… Nous sommes prêts à mener ces discussions dès à présent. Et nous espérons que la Russie agira de même", a conclu M. Kerry.
Réuni le 30 juin 2012 à Genève, le Groupe d'action sur la Syrie, comprenant les ministres des Affaires étrangères des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'Onu, de la Turquie et de pays de la Ligue arabe, a formulé les principes de règlement de la crise syrienne. Ces principes prévoient notamment la mise en place d'un gouvernement de transition réunissant toutes les parties en conflit.
La deuxième conférence visant l'élaboration plus détaillée des points principaux du communiqué s'est tenue en janvier 2014, mais les participants n'ont pas réussi à trouver un consensus.