Washington et Téhéran ont réalisé un premier pas afin d'atténuer les tensions existant entre les deux pays en signant l'accord historique sur le nucléaire iranien, a annoncé Hassan Rohani lors d'une interview accordée à la chaîne américaine CBS.
"Ce qui compte — c'est la voie sur laquelle on se dirige. Est-ce qu'on va vers le renforcement des tensions ou au contraire leur atténuation? J'estime qu'on a fait les premiers pas afin de réduire l'hostilité", a fait remarquer le président iranien.
Répondant au président, le journaliste de CBS a rappelé au chef d'Etat iranien que l'ayatollah Ali Khamenei (le poste suprême de la République islamique d'Iran, ndlr) a soutenu les manifestants scandant "Mort à l'Amérique, mort à Israël". Il a également souligné qu'auparavant, Ali Khamenei a qualifié les Etats-Unis du "grand Satan" tout en demandant si ces paroles devaient être perçues littéralement.
Hassan Rohani a pour sa part souligné que pendant longtemps, la politique des Etats-Unis a violé des intérêts nationaux du peuple iranien, et il n'est donc pas surprenant que les relations entre les deux pays constituent un sujet sensible pour l'Iran.
"Satan est une puissance qui dit une chose et en fait une autre. Je peux dire que les Etats-Unis ont commis plusieurs erreurs et désormais, il est temps qu'ils les corrigent… La politique américaine à l'égard de l'Iran a été hostile, et il est naturel que pour les gens cela pose un problème — nous ne pouvons pas oublier le passé, pourtant nous devons porter notre regard vers l'avenir", a expliqué le président iranien.
"Si les Etats-Unis renoncent à leur politique hostile et montrent leur envie de coopérer, nos relations bilatérales changeront dans l'avenir", a assuré M.Rohani.
Les Etats-Unis ont rompu les relations diplomatiques avec l'Iran en 1980 suite à la révolution iranienne de 1978 et la prise d'otage des employés de l'ambassade US à Téhéran. A présent, Washington n'a pas de relations diplomatiques ou consulaires avec la République islamique.
En 2013, suite à l'arrivée au pouvoir de Hassan Rohani, la position de l'Iran a subi une inflexion, le président iranien ayant accepté de discuter des questions qui préoccupaient la communauté internationale.
Le 14 juillet 2015 les représentants de l'Iran et des six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) ont finalement trouvé un compromis concernant le programme nucléaire iranien lors de négociations à Vienne. L'accord en question lève les obstacles pour le commerce extérieur de l'Iran tout en maintenant l'embargo sur les armes et les missiles à destination de ce pays. L'Iran, pour sa part, ne pourra pas élaborer de combustible nucléaire pendant 15 ans.