"Selon notre première estimation, il s'agit de soldats de la Grande Armée morts en 1813", sur le chemin du retour après la cinglante défaite essuyée par Napoléon lors de sa campagne de Russie.
Sur la route vers la France, Napoléon avait notamment livré bataille à Hanau, une ville voisine de Francfort, vers la mi-octobre 1813, a rappelé M. Cunitz. Les combats s'étaient poursuivis dans la région, faisant 15.000 morts selon lui.
Les soldats découverts à Francfort sont probablement morts des suites de blessures, ou ont succombé à l'épidémie de typhus qui décimait la Grande Armée à l'époque, a avancé l'adjoint. Des assertions qui doivent encore être vérifiées scientifiquement.
Mais il est certain qu'il s'agit de "tombes érigées en urgence", comme le font les militaires, a détaillé Andrea Hampel, la directrice de l'inspection des monuments historiques de Francfort.
Par ailleurs, ils gisent selon une orientation Nord/Sud, alors que l'Europe chrétienne avait l'habitude d'enterrer ses morts sur un axe Est/Ouest. Un signe que les corps ont été enfouis à la hâte, selon Mme Hampel.
Les quelques boutons de vêtements retrouvés dans les tombes ont permis d'assurer la datation autour de 1813.
Plus de trente squelettes ont déjà été sortis de terre, et les fouilles ont permis de mettre au jour environ 200 tombes, selon le directeur du chantier Jürgen Langendorf. Elles vont se poursuivre encore quatre à six semaines, a-t-il précisé.