"L'Europe s'est heurtée à la crise migratoire la plus sévère depuis la Seconde guerre mondiale", constate la lettre, publiée sur les pages de The Independent. "Néanmoins, l'Europe a fait trop peu et a agi trop tard. Nous subissons cette catastrophe liée à l'afflux de migrants, mais la répugnance d'agir constitue en elle-même une grave crise politique".
"L'Europe doit se montrer unie, basée sur les principes de solidarité, d'égalité et de liberté. Nous exhortons nos dirigeants à évaluer les moyens disponibles et à prendre des mesures vigoureuses afin de régler cette catastrophe humanitaire et d'éviter des pertes humaines ultérieurement", ont lancé les auteurs de la lettre aux politiques européens avant la réunion des pays-membres de l'UE à Bruxelles, fixée à lundi prochain.
Plus loin dans cette missive, on peut lire de ses auteurs six revendications concrètes aux dirigeants européens.
Premièrement, ils lancent un appel à élaborer une formule simple, lisible et pratique par rapport aux réfugiés en quête d'abri en Europe pour qu'ils ne risquent pas leurs vies pour y parvenir, ce qui permettra de réduire considérablement les pertes humaines.
Deuxièmement, les pays européens doivent se montrer solidaires avec les pays frontaliers où les migrants arrivent en premier lieu, en leur fournissant un soutien financier, en élaborant un mécanisme efficace permettant d'accueillir les migrants et d'examiner rapidement leurs demandes d'asile.
Troisièmement, la lettre conseille de suspendre l'accord de Dublin qui est en cours d'application et qui autorise les autorités européennes à faire revenir les réfugiés dans le pays intermédiaire à travers duquel ils ont rejoint leur destination finale.
Quatrièmement, il faut suivre le plan de répartition équitable des réfugiés parmi les Etats-membres de l'UE.
Cinquièmement, la lettre insiste sur le fait qu'on multiplie l'aide financière et humanitaire aux pays du Moyen-Orient impliqués dans le conflit syrien. Cette aide doit pourtant ne pas seulement être destinée aux besoins primaires des réfugiés, tel que la nourriture et les médicaments, mais elle doit prévoir également des moyens de leur assurer les conditions de vie d'autrefois.
Sixièmement, il faut faire une pression particulière sur les principaux acteurs internationaux, dont l'Iran, la Russie, l'Arabie saoudite, le Turquie et les USA, pour parvenir à des pourparlers de paix entre les pays-participants du conflit syrien sous la tutelle de l'Onu.
Les dirigeants européens doivent se montrer courageux et perspicaces s'ils ne veulent pas échouer dans cette épreuve de cohésion de la civilisation européenne. "Nous devons agir, et agir dès maintenant", met en exergue la lettre ouverte.