En mai et juin 2015, huit équipes de Greenpeace ont mené des expéditions sur trois continents dans les endroits les plus beaux et censés être intacts, de notre planète. Les équipes ont recueilli des échantillons d'eau et de neige pour les tester. Des perfluorocarbures (PFC) ont été retrouvés dans les échantillons de toutes les zones visitées: en Altaï (Russie), dans les Andes (Chili), au Haba (Chine). Les plus fortes concentrations en PFC ont été retrouvées dans les Alpes en Suisse, dans les Hautes Tatras en Slovaquie et dans les Apennins en Italie.
Les perfluorocarbures sont des produits chimiques artificiels largement utilisés par l’industrie pour leurs propriétés antiadhésives et hydrofuges. Dans l’industrie textile, ils sont utilisés pour rendre les produits textiles et le cuir à la fois imperméables et antitaches.
Les entreprises produisant des vêtements et des produits à destination des touristiques exploitent les panoramas des beaux paysages de montagne, des forêts majestueuses, de la neige fraîchement tombée et des rivières propres pour commercialiser leurs produits. Ce qui est hypocrite puisque leur production a contribué à l’augmentation des PFC dans la nature, explique Nina Lesikhina, militante de Greenpeace Russia.
Les études montrent que de nombreux PFC qui s’accumulent dans l’environnement, peuvent rentrer dans les tissus corporels et sont susceptibles de biomagnification (augmentation du taux) dans la chaîne alimentaire. Une fois dans l’organisme, il a été démontré qu’ils affectent le foie tout en agissant en tant que perturbateurs endocriniens, modifiant les taux de croissance et les hormones de la reproduction.
Certains PFC sont soumis à une restriction mondiale en vertu de la Convention de Stockholm, un traité mondial pour la protection de la santé humaine et de l’environnement. Cependant dans certains pays l’utilisation industrielle de ces produits chimiques n’est pas interdite.