La crise migratoire dans l'Union européenne va durer, a estimé samedi la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini à l'issue d'une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE à Luxembourg.
"Nous sommes face à un événement dramatique. La crise est là pour durer (…) Plus tôt on l'acceptera (…) Plus tôt on sera en mesure d'y répondre efficacement", a déclaré Mme Mogherini devant les journalistes.
Et d'ajouter qu'il devenait chaque jour plus évident que la crise migratoire n'affectait pas que certains pays mais l'ensemble de l'Union européenne.
Réunis à Luxembourg pour évoquer la crise des migrants, les ministres ont envisagé la création de centres d'accueil pour réfugiés hors de l'UE, baptisés "hotspots", mais Federica Mogherini s'est montrée très réservée sur ce point.
"Nous ne pouvons pas déstabiliser des pays déjà confrontés à d'énormes défis avec les camps et les réfugiés (…) et cela demanderait d'énormes ressources de notre part", a-t-elle souligné.
Selon les chefs de diplomatie de l'UE, ces "hotspots" pourraient voir le jour à proximité de zones de guerre "hors d'Europe, où des camps de réfugiés existent déjà".
"Il faudrait par ailleurs garantir à 100% aux pays dans lesquels ils pourraient être installés que ceux qui ont droit à l'asile l'obtiendront dans l'Union européenne", a prévenu Mme Mogherini, en rappelant qu'à elle seule, la Turquie avait déjà accueilli près de deux millions de réfugiés syriens, alors que les ministres européens se cassaient la tête pour répartir quelque 60.000 demandeurs d'asile.
Depuis le début de l'année, environ 350.000 migrants sont arrivés dans l'Union européenne. Il semble que la situation actuelle avec les migrants soit la pire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.