Le règlement de la crise migratoire est voué à l'échec s'il est uniquement fondé sur des mesures musclées visant à limiter les flux de migrants, a estimé vendredi devant les journalistes l'assistant du secrétaire général de l'ONU chargé des droits de l'homme, Ivan Simonovic. Ainsi, les mesures visant à juguler la migration clandestine via la mer Méditerranée ont aujourd'hui poussé les réfugiés à pénétrer en Europe par ses frontières orientales, selon lui.
Il appelle les pays européens à respecter le droit international, en fournissant aux réfugiés tout le nécessaire, et à se concentrer sur le règlement des conflits au Proche-Orient et en Afrique, qui poussent les gens à fuir leur patrie.
Le renforcement de la xénophobie en Europe face à l'afflux de migrants provoquera une montée de l'extrémisme et grossira les rangs des terroristes, poursuit-il.
Il s'est dit convaincu que les divergences relatives à la situation en Ukraine ont détérioré l'atmosphère au Conseil de sécurité de l'ONU et ont influé sur les chances de régler d'autres crises, dont celle en Syrie. La plupart des réfugiés affluant en Europe sont des ressortissants syriens, selon lui.
L'UE change d'attitude envers la crise migratoire, s'est félicité le responsable. Par exemple, le Royaume-Uni a changé de ton après que l'Allemagne a décidé d'accueillir plus de réfugiés, a-t-il souligné.
Analysant la crise migratoire dans le monde, l'assistant du secrétaire général de l'ONU a qualifié de catastrophique l'année 2014. 13,9 millions de personnes ont quitté leurs foyers en 12 mois suite à des conflits et des catastrophes naturelles. A la fin de l'année, le monde comptait 38,2 millions de personnes déplacées et 9,5 millions de réfugiés. La majorité d'entre elles venaient de Syrie (3,9 millions), d'Afghanistan (2,6 millions) et de Somalie (1,1 million).