Tout le monde s'est mis à parler d'Abdullah Kurdi lorsque les photos de son fils cadet Aylan noyé, étendu sur une plage de Turquie, ont provoqué une onde de choc sur les réseaux sociaux.
Les Kurdi ont vécu à Damas jusqu'en 2012. Une fois la guerre intestine commencée, ils ont déménagé à Kobané. Après un certain temps, Abdullah est parti en Turquie pour gagner un meilleur salaire en travaillant comme ouvrier. Lorsque les combattants de l'Etat islamique (EI) sont arrivés à Kobané, il a emmené toute sa famille en Turquie.
Les parents d'Abdullah vivant en Europe et au Canada, il s'est décidé à y déménager. Tout en comprenant les risques auxquels il serait confronté, Abdullah ne se laissait toutefois pas décourager. Il avait lu tant d'histoires avec une fin heureuse où des réfugiés étaient parvenus à rejoindre l'Europe. Il espérait que la chance serait de son côté.
Abdullah Kurdi va revenir à Kobané afin d'enterrer ses proches.
"Maintenant, il ne me reste que des souvenirs et les trois tombes. Les enfants étaient ma raison d'être. Je les aimais plus que la vie. J'ai entrepris ce voyage en espérant que leur avenir serait plus heureux en Europe. Là, je ne peux plus regarder la mer. La nuit fatidique me revient tout de suite à l'esprit…"
"Tout ce que je demande au monde, c'est de trouver le moyen d'arrêter cette catastrophe, de mettre fin aux morts des enfants innocents. Mes enfants ont péri, mais d'autres familles ont, elles aussi, des enfants et ceux-ci ne doivent pas mourir. Que le monde prévienne cette tragédie", a-t-il dit avec tristesse.
Dans les deux semaines qui viennent, les ministres de l'Intérieur et de la Justice de l'Union européenne doivent se réunir spécialement pour discuter des mesures concrètes à adopter face à la crise des migrants.
Les dirigeants européens ont reconnu cette semaine que l'UE avait échoué face à la tragédie humaine qui se déroule à ses frontières. Les quotas de réfugiés par pays figurent parmi les principaux points d'achoppement entre les pays membres.