"C'est particulièrement urgent aujourd'hui, dans le contexte de cette nouvelle incertitude économique en Asie", a souligné Donald Tusk lors d'une allocution à Bruxelles devant les ambassadeurs de l'Union Européenne.
L'UE et les Etats-Unis envisagent d'achever d'ici à la fin de l'année les négociations sur le TTIP. Ils affirment que le traité sera le plus grand accord commercial de l'histoire, qu'il concernera environ 60% de la production économique mondiale et qu'il créera un "corridor" de libre-échange allant d'Hawaï à la Lituanie.
Le TTIP est censé réduire les coûts et éliminer les barrières dans les relations commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Les opposants au TTIP estiment que ce dernier ne reflète que la position des multinationales intéressées par une réduction des contrôles et un affaiblissement des mesures de régulation économique en Europe.
Pourtant, aussi séduisant qu'il puisse paraître, le contenu de l'accord est gardé dans le plus grand secret. Encore récemment, une nouvelle règle rendant le traité encore plus secret a été introduite. Désormais, les hommes politiques ne peuvent lire le texte que dans une "salle de lecture" super sécurisée sans portables ni possibilité de prendre des notes.
En réponse à ces mesures drastiques, WikiLeaks est prêt à offrir 100.000 euros en échange d'une information sur le texte du Traité de libre-échange transatlantique.
Dans un commentaire accordé à Sputnik, Nicolas Roux, référent en matière de traités commerciaux chez l'ONG Les Amis de la Terre, a expliqué que le TTIP changerait le régime alimentaire habituel des Européens, car les standards américains étaient considérablement moins élevés que ceux en vigueur sur le Vieux continent. Ainsi, 82 pesticides considérés comme dangereux en Europe sont autorisés aux Etats-Unis, le non-étiquetage prospère et les bœufs sont élevés aux hormones.