Les documents qui auraient fuité de l'Ambassade à Knightsbridge à Londres, où Julian Assange est cantonné, proposent quatre plans pour lui permettre de quitter l'Ambassade, annonce The Independent. Des diapositives PowerPoint montrent toutes les pistes possibles et imaginables, y compris le principe de l'immunité diplomatique, une voiture, un déguisement, ou encore en le mettant dans un sac.
Le fondateur de Wikileaks vit depuis juin 2012 dans des conditions difficiles. Réfugié dans un petit appartement au sein de l'ambassade, il ne peut pas sortir sans risquer d'être arrêté et extradé vers la Suède où il est mis en cause dans une affaire de viol. Il risque également de devoir se présenter devant la justice américaine en raison de ses révélations sur Wikileaks.
Baptisé "opération hôtel", ce rapport représente un nouvel espoir pour "Monsieur hôte", ainsi que M. Assange est dénommé dans le rapport, de retrouver sa vie tranquille au sein de la famille.
La première option est de nommer Julian Assange comme représentant équatorien à l'Onu. Il pourrait alors bénéficier de l'immunité diplomatique, les corps diplomatiques ne pouvant être inquiétés par les forces de sécurité des pays qui les accueillent, ce qui lui permettrait de rejoindre l'Équateur avant que l'Assemblée Générale de l'ONU ne révoque la nomination. Le problème, c'est justement que l'Assemblée est en mesure de révoquer ce statut. Le délai que demande la prise de cette décision pourrait être suffisante pour le fondateur de Wikileaks pour quitter le territoire.
Une autre solution pour M. Assange est un déguisement "quelconque", prévoyant que Julian Assange "se déguise pour atteindre le toit le plus proche pour rejoindre un héliport tout proche" ou "se perde dans la foule d'Harrods", un célèbre grand magasin, non loin de l'ambassade, lit-on dans le document.
L'idée de cacher Julian Assange dans une voiture diplomatique a été vite rejetée car l'ambassade d'Équateur à Londres partage un bâtiment avec d'autres résidents. Bien que les voitures diplomatiques passent les différents barrages policiers sans être inquiétées, Scotland Yard pourrait mettre ses agents dans le hall de l'immeuble ainsi que dans ses couloirs, ses passerelles, ses escaliers et ses ascenseurs. Impossible donc de rejoindre une voiture sans être arrêté par la police métropolitaine avec 50 agents et deux camionnettes qui sont là 24 heures sur 24.
La dernière solution est la plus insolite et remonte à un cas datant de 1984. Elle préconise à M. Assange de se cacher dans une "valise diplomatique" dans lequel il pourrait fuir en contournant les autorités britanniques, incapables d'ouvrir cette valise. Dans son acception moderne, le terme de valise diplomatique désigne un moyen de transport utilisé pour échanger différents objets sous couvert de l'immunité diplomatique. Ce plan a pourtant été rejeté car bien que la police ne puisse pas ouvrir "la valise", elle peut la scanner et détecter ensuite la chaleur corporelle qui aurait trahi la présence d'une "contrebande".
L'ambassade équatorienne s'est pour sa part refusée à tout commentaire.
Depuis le 19 juin 2012, Julian Assange est réfugié à la mission diplomatique équatorienne pour éviter son extradition vers la Suède. Le lanceur d'alerte australien craint — non sans raison — d'être réextradé vers les Etats-Unis où il risque une longue peine d'emprisonnement, voire peut-être la peine de mort pour espionnage et publication non autorisée de documents secrets de la diplomatie américaine.