Sur une image datée du 27 août, on voit une structure rectangulaire entourée de colonnes, alors que sur une autre prise lundi, on ne distingue plus que quelques colonnes, en bordure du site. Erigé il y a 2.000 ans, ce temple est le plus connu des monuments de la ville antique qui est classé au Patrimoine mondial de l'Humanité de l'Unesco et qui était visité, avant la guerre, par 150.000 touristes par an.
En Syrie, les six sites portés sur la liste du Patrimoine mondial ont été endommagés d'une manière ou d'une autre. Eléonora Mitrofanova, représentante permanente de la Russie à l'Unesco, témoigne: « Même si l'Etat islamique n'est pas responsable de toutes les destructions sur les territoires syriens et irakiens sous son contrôle, on en dénombre désormais des centaines. D'une part, il y a des monuments qui sont dynamités, détruits ou utilisés en tant que places fortes, comme le Krak des Chevaliers. D'autre part, il y a des fouilles archéologiques. »
L'Unesco dénonce ces « crimes de guerre » comparables à la destruction des valeurs sur le territoire de l'Union soviétique pendant la Seconde guerre mondiale. Néanmoins, l'organisation est pratiquement « incapable d'influer sur la situation dans les conditions de guerre, continue Eléonora Mitrofanova. A l'heure actuelle, il y a l'idée de faire appel à toutes les possibilités de l'ONU pour prévenir les actes de ce genre. Il s'agit plus concrètement d'une force de paix. Moi, je doute de l'efficacité d'une telle approche pour la bonne et simple raison que la force de paix a des objectifs concrets et qu'elle ne peut pas être déployée dans un pays lorsque les combats y font rage. »
Moscou ne cesse pas d'appeler à joindre les efforts « pour contrer le mal », rappelle le chef de la diplomatie russe se référant aux propositions de certains Etats de faire démissionner le président syrien, Bachar el-Assad.