Comme l'a expliqué le chef des radicaux Oleg Liachko, son départ de l'équipe du président Petro Porochenko s'explique par le fait que les autorités du pays sont entrées en collusion avec les anciens collaborateurs de Viktor Ianoukovitch du Bloc d'opposition et des "représentants des groupes oligarchiques". Selon des sources à Kiev, le départ des radicaux de la coalition n'est pas la dernière surprise qui attend Porochenko. Les forces politiques et les groupes d'affaires influents auraient déclaré la guerre au chef de l'Etat afin de dissoudre le parlement pour organiser des législatives anticipées.
La démarche d'Oleg Liachko est une preuve supplémentaire de la crise politique gravissime que traverse l'Ukraine après l'adoption le 31 août par le parlement en première lecture de l'amendement à la Constitution sur la décentralisation et des altercations sanglantes devant l'enceinte parlementaire.
C'est précisément ce qu'Oleg Liachko a souligné en expliquant sa décision à la presse. Il a accusé Porochenko de "s'unir" avec le Bloc d'opposition et les "représentants des groupes oligarchiques". Il n'a pas précisé pour autant à qui il faisait allusion.
Le fait est cependant que les représentants de deux autres fractions de la majorité expriment leur mécontentement par rapport à la politique du président et du premier ministre Arseni Iatseniouk — le parti Samopomochtch (Autonomie) et la Patrie. Cela fait encore 50 voix. Et si tous ces députés quittaient la coalition, elle ne comprendrait plus que deux fractions — le Bloc de Porochenko et le Front populaire du premier ministre. Au total — 231 voix.
En d'autres termes, la marge de Porochenko et d'Iatseniouk deviendrait minime. En cas de perte du soutien de seulement six députés, la coalition éclaterait.