Pendant trois ans, Ton Koene s'est rendu sans aucune escorte militaire dans les contrées les plus reculées du pays pour "parler à des gens ordinaires vivant dans une situation désespérée".
Dans une interview exclusive à la chaîne RT, le photographe a raconté que la population d'Afghanistan restait très affectée et continuait à vivre dans la peur.
"En Afghanistan, au moins 10 millions de mines terrestres sont encore enfouies un peu partout dans le sol. Chaque jour, les habitants marchent sur des explosifs qui risquent de sauter à tout moment. Forcément, ce sont les enfants et les femmes, se rendant au marché ou au puits en quête d'eau potable, qui sont les plus vulnérables. Même après tant d'années de conflit, la guerre continue de faire des ravages", a-t-il fait remarquer.
Transformé en un véritable champ de mines, l'Afghanistan est un pays "qui a appris à côtoyer la mort tous les jours", a relevé Ton Koene.
"Les gens sont confrontés à l'absence totale de sécurité. Personne n'est protégé contre des attaques éventuelles de talibans, les guerres intestines et les affrontements sans merci entre les terroristes et les forces spéciales de l'Otan. Sans oublier la corruption qui prospère dans ce pays", a-t-il expliqué.
L'Afghanistan étant l'un des pays les plus pauvres du monde, peu d'habitants peuvent s'acquitter des sommes nécessaires pour payer des soins de santé. Différentes organisation caritatives et organisations de défense des droits de l'homme fournissent de l'aide pour soutenir ce peuple.
L'organisation la plus active est le Comité international de la Croix-Rouge. Le CICR a même ouvert un centre de réadaptation physique à Kaboul, la capitale, dans lequel les personnes blessées par l'explosion d'une mine peuvent recevoir des prothèses et un accompagnement qui leur permettra d'apprendre à vivre avec leur handicap et à profiter de la vie comme n'importe quelle autre personne.
Il est très rares qu'une armée, quelle qu'elle soit, tienne un plan précis de l'endroit où chaque mine a été enterrée. Les missions de déminage s'avèrent longues et fastidieuses, sans garantie d'éradication totale de ces engins explosifs. Dans le cas de l'Afghanistan, ces travaux de déminage sont compliqués par les tensions et les attentats qui continuent de secouer le pays, ce qui signifie que les gens continuent à vivre dans la peur, susceptibles de marcher, peu importe le jour ou l'heure, sur une mine antipersonnel.