Comment Kiev cherche à "décommuniser", à la manière soviétique

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Le Journal International analyse les reflets de l’arsenal législatif post-Maïdan déployé par le régime de Kiev, qui est en pleine développement pour contrer le passé soviétique et, en même temps, l’influence russe sur l’avenir du pays.

Un remodelage de la mémoire nationale ukrainienne

Au-delà de la position ukrainienne contestant le rattachement de la Crimée à la Russie en 2014 par voie de référendum, on trouve des décisions plus critiquables, prises ces derniers mois pour "réévaluer le rôle de la Russie dans la mémoire ukrainienne, toujours afin d'entamer la popularité de l'"ours russe"", lit-on dans Le Journal International.

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Ce sont les lois de "décommunisation" de l'Ukraine. L'édition indique qu'il ne s'agit pas seulement d'un remodelage de la mémoire nationale ukrainienne, mais que ces lois ont des conséquences concrètes sur la vie quotidienne de la population du pays.

Certains Ukrainiens estiment que l'objectif actuel poursuivi par la Russie est de semer le chaos dans la vie politique ukrainienne. Une partie de la population soutient la loi de "décommunisation". Dans cette situation de paranoïa, "tout ce qui peut être associé de près ou de loin à la Russie est vu avec méfiance", souligne Le Journal International.

L'avenir de l'héritage soviétique en Ukraine

Dans ce cadre, l'héritage soviétique a été particulièrement touché. Le 9 avril dernier, la Rada suprême a voté une loi qui interdit la propagande communiste ou nazie, ce qui a conduit à la nécessité de faire disparaître tous les signes du régime soviétique, pourtant omniprésents en Ukraine.

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L'édition remarque les conséquences étranges de cette loi, notamment "la nécessité de renommer des entités, comme le Illichevets Marioupol, club de foot contraint d'abandonner le prénom du leader bolchevik Vladimir Ilitch Lénine, au démantèlement des fresques qui ornaient le métro de Kiev, en passant par le décrochage des insignes communistes des portails du parlement et du ministère des Affaires étrangères".

La loi envisageait agir dans l'urgence, mais ses auteurs ne se sont pas rendu compte des longs processus de changements dans certains cas, comme celui du club Illichevets, qui a décidé de se rebaptiser via un vote en ligne, ou celui de la statue emblématique de la Mère-Patrie commémorant la libération de Kiev par les soviétiques, qu'il est difficile de faire disparaître, estime Le Journal International.

"Il semblerait toutefois que les monuments commémorant la libération de 1944 pourront subsister tels quels", ajoute l'édition.

"En fait, ces mesures rappellent la dynamique de remise en cause de l'héritage soviétique qui s'est développée lors de l'effondrement du rideau de fer", estime Le Journal International.

Une lecture unique de l'histoire et une attaque au pluralisme

Les tentatives de noircir la période soviétique sont liées à un problème grave également évoqué par l'édition, celui de la lecture unique de l'histoire. Elle semble être imposée à titre officiel par la nouvelle législation ukrainienne. Les nouvelles lois consistent donc en de fortes restrictions sur la liberté d'expression, indique Le Journal International.

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De plus, dans la situation actuelle, les premières victimes de la loi contre la propagande soviétique sont les partis communistes ukrainiens qui ont été récemment bannis de la vie politique et électorale par un décret du 24 juillet dernier. Un tel résultat ressemble à une attaque portée au pluralisme, estime Le Journal International.

"Ces atteintes portées au pluralisme et cette tentative d'imposer un récit unique de l'histoire ukrainienne en dit long sur la déstabilisation d'un pays qui ne s'est toujours pas remis des conséquences du mouvement Euromaïdan", souligne l'édition.

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