Le président Piotr Porochenko ne réussissant pas à gérer les problèmes intérieurs du pays, il ne lui reste qu'une seule arme, "la politique symbolique", dans laquelle rentre en compte sa rencontre d'hier avec François Hollande et Angela Merkel, estiment les observateurs du magazine allemand Tagesspiegel.
L'absence du président russe à cette rencontre a été vite qualifiée de signe révélateur du gouffre grandissant entre Moscou et l'Occident, chose par ailleurs démentie par les dirigeants allemand et français. Ces derniers maintiennent ainsi que c'est M. Porochenko qui a insisté pour que se tienne cette rencontre, et que la crise ne serait pas résolue sans l'implication de la Russie.
Alors que les relations entre la Russie et l'Occident se sont dans une certaine mesure récemment stabilisées, l'abîme entre l'Ukraine et l'Occident s'est plutôt amplifié, fait valoir Tagesspiegel.
Les politiques ukrainiens s'érigent contre la nécessité d'entretenir des relations avec les républiques populaires du Donbass, qu'ils refusent toujours de reconnaître, ce qui est pourtant indispensable, selon le chef de diplomatie allemand Frank-Walter Steinmeier. En réponse, la femme politique ukrainienne Hanna Hopko lui a proposé de se rendre dans l'est de l'Ukraine lui-même.
La crise ukrainienne est encore aggravée par un risque menaçant de faillite. Selon certaines estimations, le pays où l'inflation devrait atteindre les 50% cette année, pourrait se retrouver en état de faillite début octobre. Ces derniers temps, les Ukrainiens ne pensent qu'à mettre leurs économies de côté dans ce contexte tendu, ou encore aux problèmes liés au gaz et à l'électricité qui ne manqueront pas de survenir cet automne.
Malgré des promesses incessantes, le gouvernement ukrainien n'a pas réussi à mettre fin aux conflits militaires, à réformer l'appareil étatique et à contenir la dégringolade économique. L'électorat n'a pas manqué d'y réagir: pour le moment, seulement 2,8% des électeurs voteraient pour Arseni Iatseniouk, et 23,5% pour Piotr Porochenko. Ainsi, l'automne devrait s'avérer assez "chaud" pour les politiques ukrainiens, suivi par "un hiver glacial", lit-on dans l'article de Tagesspiegel.
