L'armée israélienne cherche un nouveau nom à la Syrie

© REUTERS / Bassam Khabieh Rubble of damaged buildings fill a street in the Douma neighborhood of Damascus March 4, 2015
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Selon les services de renseignement israéliens, l'Etat situé au nord-ouest d'Israël s'est transformé en un territoire où le chaos règne et où différents groupes militaires se font la guerre. L'Israël s'apprête à coexister avec de nouveau voisins comme le Front al-Nosra et l'EI.

La direction du renseignement militaire israélien (Aman) ne se sert quasiment plus du mot "Syrie" quand il s'agit du territoire situé au-delà de la frontière du nord du Plateau du Golan. Du point de vue d'Aman, la Syrie n'existe plus comme Etat, rapporte le quotidien israélien Maariv.

La Syrie ou Sham?

La direction du renseignement cherche un nouveau terme pour designer ce territoire. Une des propositions est de l'appeler "Sham", qui signifie "Nord" en arabe. Ce nom se réfère à l'époque où les Arabes se sont emparés des provinces byzantines et que le nom "Syrie" a été remplacé par "Sham".Actuellement, ce mot fait partie du nom arabe de l'Etat islamique, "Daesh" — "ad-dawla al-islāmiyya fi-l-ʿirāq wa-š-šām" ce qui se traduit comme l'"État islamique en Irak et al-Sham".

La Syrie n'est pas le seul pays où le désordre est devenu la norme. Ce ne sont plus les Etats qui sont marqués sur les cartes d'Aman, ce sont les groupes terroristes. Les Etats nationaux s'affaiblissent, des dizaines d'organisations aux intérêts différents apparaissent à leur place. Parfois leurs intérêts entrent en oppositions, et des coalitions se forment alors.

Dans le passé, Aman pouvait facilement trouver des informations sur les chefs des organisations terroristes provenant de sources ouvertes. Actuellement, ils sont remplacés par des terroristes dont l'origine est peu connue. Par exemple, on ne sait presque rien sur Abou Bakr al-Baghdadi d'Irak qui s'est proclamé calife de l'État islamique en Irak et au Levant.

Qui contrôle la Syrie?

Aujourd'hui, la carte de la "vieille Syrie" ayant existé jusqu'à mars 2011, est couverte de tâches multicolores représentant des groupes et des organisations terroristes qui contrôlent différentes régions de ce pays. Les groupes les plus forts sont l'armée d'Etat, l'armée de milice progouvernementale, l'EI, le Front al-Nosra et les troupes kurdes.

Le régime de Bachar el-Assad et le Front al-Nosra

Le régime de Bachar el-Assad, le président de la République arabe syrienne, ne contrôle que 20% des 185.000 km² de son territoire. Aman, appelle cette zone une " petite Syrie " qui comprend Damas, Homs, la cote avec les villes de Lattaquié et de Tarse ainsi que la partie syrienne du Plateau du Golan à la frontière avec la Jordanie.

Front al-Nosra, pour sa part, contrôle 10-15% du territoire, notamment sur le Plateau du Golan, ainsi que les provinces d'Idleb et d'Alep.

L'EI et les Kurdes

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l'État islamique en Irak et au Levant est l'adversaire le plus puissant de Bachar el-Assad, il s'est emparé de 80 km² de "l'ancienne Syrie". La majorité de ce territoire est le désert qui compte sept millions d'habitants. Sa capitale est la ville de Raqqa. Des organismes gouvernementaux fonctionnent dans les régions appartenant à l'EI, par exemple des tribunaux qui travaillent à la manière du VII-VIIIème siècles, sur la base de la charia.

Cela constitue la différence entre l'EI et le Front al-Nosra, car ce dernier ne crée pas de structures gouvernementales. L'EI, par contre, croît en tant que califat, son but est de renverser les régimes actuels. Mais les deux organisations djihadistes se servent d'attentats terroristes pour tuer le plus de gens possible.

15% de la Syrie est sous contrôle des Kurdes, qui évoluent vers Raqqa en menaçant la capitale du califat. L'EI est inquiet par ce mouvement des Kurdes. Selon des images satellites, il se prépare à la défense de cette ville.

Les 10% du territoire syrien restant sont sous contrôle de petits groupements qui créent des coalitions et changent de nom chaque jour comme, par exemple, l'Armée syrienne libre.

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