L'édition australienne indique que les autorités occidentales ont soumis à un risque les passagers des vols civils au-dessus de l'est de l'Ukraine, et qu'elles n'ont pas prévenu les transporteurs aériens sur l'escalade du conflit au Donbass, pourtant évidente.
Lors d'une réunion du 14 juillet 2014, à laquelle les ambassadeurs étrangers avaient pris part, les autorités ukrainiennes ont évoqué l'escalade de la situation dans l'espace aérien. Le ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré plus tard que les vols civils et leur sécurité n'était pas au menu de cette rencontre.
L'agence Correctiv dit avoir une copie du rapport du diplomate néerlandais Gerrie Willems, dont le contenu est contraire aux déclarations du ministère allemand, écrit The Sydney Morning Herald.
Le rapport de M.Willems indique que les représentants des ambassades américaine, canadienne, brésilienne, japonaise, ainsi que celles des pays de l'Union européenne ont pris part à la rencontre du 14 juillet 2014. Les vols civils n'ont pas été mentionnés, mais la possibilité de l'escalade du conflit dans l'espace aérien est indiqué dans le rapport, ce qui "signifiait automatiquement les risques pour les vols civils", souligne l'édition qui cite l'agence Correctiv.
Selon l'enquête de Correctiv citée par The Sydney Morning Herald, l'ambassadeur allemand en Ukraine a remis ces données à son ministère. Cependant, le ministère allemand a refusé de publier l'information sur ce briefing sous prétexte qu'elle n'ait été destinée qu'aux participants à cette rencontre. En même temps, la partie ukrainienne a publié l'information correspondante le 15 juillet 2014, annonce l'édition australienne.
Cette semaine, suite à la requête de Correctiv, la Cour administrative de Berlin a obligé le ministère allemand des Affaires étrangères à rendre publiques certaines données sécrètes. L'enquête de Correctiv a découvert que le ministère allemand avait disposé de données précises sur le danger des vols au-dessus de l'est de l'Ukraine, plusieurs jours avant le décollage du MH17.
Conformément à la décision de la Cour administrative, le ministère allemand des Affaires étrangères devra informer l'agence Correctiv, si l'ambassadeur allemand avait fait un rapport sur le briefing et quand le ministère avait transmis ce rapport au ministre Franc-Walter Steinmeier, à l'administration de la chancelière Angela Merkel et au ministère de la Défense.
"Nous voulons savoir pourquoi des milliers de gens étaient soumis en danger, et pourquoi aucun avertissement n'ait été pas publié. C'était la responsabilité du ministère des Affaires étrangères, de prévenir les entreprises aériennes, et puis les passagers sur les dangers de vols au-dessus de l'Ukraine", estime l'agence Correctiv.