Contrairement aux attentes des partisans de l'"intégration européenne" de l'Ukraine, le pays s'est transformé en fournisseur de matières premières pour les pays d'Asie et d'Afrique, a constaté l'ancien chef de la Banque centrale ukrainienne Sergueï Arbouzov.
"L'Europe n'a pas besoin des marchandises de l'Ukraine, dont l'industrie est complètement désorganisée et qui s'est de facto transformée en fournisseur de matières premières pour les pays asiatiques et africains", a déclaré M.Arbouzov.
Et de rappeler que les partisans de l'"intégration européenne" de l'Ukraine avançaient pour argument principal la nécessité de moderniser l'industrie nationale, alors que les exportations ukrainiennes sont en chute libre depuis plus d'une année.
"Après la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne, Kiev s'attendait à la croissance de ses exportations vers l'Europe (…). Depuis 23 avril dernier, les exportateurs ukrainiens (…) ne sont plus tenus de payer les droits de douane. Néanmoins, ils n'ont pas pu en profiter, notamment compte tenu du retard technologique désastreux de leur production", a écrit l'homme politique dans son article pour Forbes.
Selon l'ex-premier ministre ukrainien, en 2014, les exportations de l'Ukraine ont chuté sur un an de 13,5%, à 54 milliards de dollars.
"Cet effondrement catastrophique s'explique par les pertes essuyées par l'Ukraine sur le marché russe, qui reste envers et contre tout toujours son débouché. Et contrairement aux déclarations apaisantes, le marché de l'UE n'a pas pu compenser, ne serait-ce que partiellement, les pertes évoquées", a-t-il reconnu.
Comme l'a relevé M.Arbouzov, l'Europe n'a pas besoin des marchandises que l'Ukraine vendait autrefois à la Russie.
"Au bout du compte, les machines et les produits sidérurgiques ont pratiquement disparu des exportations ukrainiennes, substitués par des produits d'agriculture. A la honte de l'Ukraine, autrefois puissant pays industriel, le maïs est devenu son principal produit d'exportation en 2015 ", a-t-il conclu.