Le 3 septembre, la Chine organisera une série de commémorations à l'occasion de l'anniversaire de la victoire du peuple chinois contre l'agression japonaise. De nombreux chefs d'Etat ont été invités à participer à une grande parade militaire qui se tiendra à Pékin.
Pourtant, l'Inde hésite encore à accepter l'invitation de la Chine. Ces derniers temps, les relations sino-indiennes se sont resserrées, d'après les observateurs. Actuellement, on observe une coopération économique étroite entre ces deux pays mais aussi la résurgence des vieux conflits qui sont non loin d'être réglés, notamment le conflit frontalier. Ainsi, le refus de l'Inde de participer aux festivités du 3 septembre pourrait nuire à leurs relations, récemment stabilisées.
Pourtant, l'Inde a ses raisons. Ce qui préoccupe le pays est la formulation "70e anniversaire de la victoire contre l'agression japonaise": les dirigeants indiens estiment qu'elle met en relief la Chine, en dénigrant le Japon.
En prenant cette décision, "l'Inde doit prendre en compte les opinions de tous les Etats-partenaires de la région. Elle ne veut pas entreprendre des démarches qui puissent égratigner l'un de ses principales partenaires, le Japon, " observe Monica Chansoriya, chef du Centre indien d'études des guerres terrestres (Center for land warfare studies). Il faut que l'Inde pèse tous les "pour" et les "contre" avant d'accepter ou de rejeter l'invitation de la Chine, explique-t-elle. Aujourd'hui, l'Inde fait de son mieux pour consolider ses relations avec la Chine, mais en même temps elle risque de détériorer ses liens avec le Japon. Apparemment, l'Inde est dans un "carrefour", conclut Mme Chansoriya.
Le Dr Rajeshwara Rajagopalan, membre de l'ORF (Observer Research Foundation) estime que la Chine "essaie de présenter la participation du Japon à la Seconde Guerre mondiale sous un jour négatif", en organisant la commémoration de septembre. La Chine condamne la politique belliciste du Japon, mais, en fait, le Japon l'a délaissée il y a longtemps, ce que l'Inde ne peut pas ignorer, ajoute M. Rajagopalan.