Si les Grecs soutenaient ce paquet d'aide, les ministres des Finances de la zone euro se réuniraient dans la soirée à Bruxelles et leur verdict s'adresserait aux pays dont dépend l'octroi des fonds pour la troisième paquet d'aide. La Commission européenne donnerait alors son accord avant mercredi prochain pour que la Grèce ait le temps d'obtenir la première tranche pour rembourser à la Banque centrale européenne (BCE) plusieurs milliards d'euros.
A commencer par le désaccord entre la chancelière allemande Angela Merkel et la directrice du FMI Christine Lagarde. La participation du FMI au troisième paquet d'aide a une importance fondamentale pour Berlin, notamment compte tenu de l'opposition que Merkel rencontre au Bundestag au sujet de sa politique européenne. Mais il est clair dès à présent que si le calendrier en question était respecté, le FMI ne financerait pas la première tranche. L'institution indique également que la question du cofinancement ne serait pas réglée avant l'automne. Lagarde prône l'annulation d'une partie de la dette grecque, ce que l'Allemagne rejette en bloc.
A l'approche des débats sur la question grecque au Bundestag, qui pourraient se tenir en début de semaine prochaine, des divergences sont apparues hier à Berlin entre les ministres des Finances et de l'Économie. D'après le ministre des Finances Wolfgang Schäuble, dans le nouveau document sur les accords de Bruxelles seulement trois tâches sont remplies, et les cinq autres tâches ne l'ont été que partiellement. Berlin rejette même l'allusion lointaine, dans le mémorandum, à une éventuelle réduction de la dette à terme. Ou encore le fait que le document prescrive à Athènes de procéder à des réformes structurelles non pas sous la direction, mais en "coopération étroite avec Bruxelles". Plusieurs autres points semblent dissimuler une aspiration à tenir Athènes en laisse.
Ce qui ne simplifie pas la mission déjà difficile de Tsipras, qui consiste à faire approuver le troisième paquet d'aide par son parlement. Les observateurs pensent que l'aile gauche de Syriza, une fois de plus, ne sera pas d'accord avec le gouvernement et que le projet sera rejeté par 50 députés. Athènes n'exclut pas des conséquences politiques pouvant aller jusqu'à la tenue d'élections anticipées.