"Il est clair que les Etats-Unis ont classé l'Iran parmi leurs ennemis bien avant les récents scandales des écoutes. L'Iran, cette puissance régionale aux ambitions de leader mondial, ne peut pas figurer parmi les amis de Washington. Ce +statut+ de l'Iran fait que la NSA surveille les dirigeants iraniens. Il faut connaître les projets ennemis de A à Z, et de première main. En cas de problèmes, Washington accusera l'Iran de financer le terrorisme international pour légitimer ses actions", a indiqué M.Gholami.
"Nous avons récemment assisté à plusieurs scandales d'écoutes de dirigeants européens et du premier ministre nippon par la NSA. Washington a toujours expliqué ses démarches par la lutte contre le terrorisme. C'est paradoxal. La théorie de la lutte contre le terrorisme s'effondre comme un château de cartes et tout le monde comprend que les services secrets américains se servent des écoutes téléphoniques pour obtenir des informations au nom de leurs intérêts nationaux. Il s'agit d'un procédé illégal qui n'a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme. Les Etats-Unis recourent à cette méthode originale pour distinguer les amis des ennemis et corriger leur politique extérieure", a ajouté l'expert iranien.
"Aucun texte du droit international n'autorise un Etat à espionner un autre Etat. Mais il existe une loi américaine à ce sujet. Le Congrès l'a adoptée suite aux attaques du 11 septembre 2001. Cette loi est destinée avant tout à faciliter la surveillance des terroristes et à déjouer les attaques terroristes sur le territoire américain (…). Appliquée hors du territoire national, cette loi devient un instrument de politique extérieure", a précisé M.Gholami.
L'expert a appelé les pays victimes de l'espionnage américain à faire front uni. "Une campagne médiatique sérieuse peut nuire à la réputation des Etats-Unis. D'ailleurs, Washington devrait comprendre que tout ce qui est caché sera porté à la lumière et que cela retournera contre lui. Regardez les relations américano-françaises et américano-allemandes après les scandales des écoutes", a conclu M.Gholami.