L'objectif est de former un gouvernement d'unité nationale dans ce pays ravagé par la guerre. L'Onu, qui avait insisté sur la reprise des négociations, est très ambitieuse: elle souhaite sortir le pays de l'état de division dans lequel il se trouve depuis quatre ans d'ici début septembre.
D'ici là, les belligérants doivent s'entendre sur deux thèmes essentiels. Premièrement, les annexes à l'accord politique global de paix conclu le 11 juillet à Skhirat, au Maroc. Deuxièmement, la composition du gouvernement d'unité nationale qui travaillerait pendant un an et représenterait, selon Bernardino Leon, "tous les Libyens". Il serait dirigé par un premier ministre et deux vices-premiers ministres. En juillet, les délégués du congrès islamiste (qui contrôle toujours la capitale Tripoli) avaient boycotté la réunion au Maroc. Seuls les émissaires du gouvernement de Tobrouk avaient signé l'accord de Skhirat. Mais tous les acteurs du conflit libyen ont participé au dernier cycle de négociations à Genève.
Le premier ministre libyen Abdallah al-Thani reconnu par la communauté internationale, qui dirige depuis mars 2014 le gouvernement laïque dans l'est du pays, a déclaré à une chaîne libyenne privée qu'il présenterait prochainement sa démission.
Comme l'a déclaré Oleg Boulaev, expert du Centre d'études africaines à l'Institut d'études orientales affilié à l'Académie des sciences de Russie, les chances de parvenir à un consensus entre les belligérants libyens dans les semaines à venir sont fragiles, car la situation de la répartition des forces n'évolue pas pour le mieux. Selon lui, des représentants des deux gouvernements ne souhaitent pas de compromis ni l'apparition d'un "gouvernement d'unité nationale", comme l'appelle l'Onu.