Un contrat de 2,4 milliards d'euros prévoit notamment la conception du lanceur de nouvelle génération Ariane 6, censé devenir le concurrent numéro un de la fusée-porteuse russe Angara. Ariane 6, qui devrait remplacer l'actuelle Ariane 5, effectuera son premier vol en 2020.
Le lanceur Ariane 6 sera modulaire tout comme les Angara russes. La nouvelle fusée européenne sera dotée de deux (Ariane 62) ou quatre (Ariane 64) propulseurs.
Le CNES sera chargé de construire un pas de tir d'Ariane 6 au centre spatial de Kourou, en Guyane française. Ce projet est évalué à 600 millions d'euros.
La réalisation des contrats permettra d'harmoniser l'architecture des lanceurs Ariane et Vega C. Les groupes ASL et ELV coopéreront sur la création du propulseur P120C à propergol solide qui constituera le premier étage de Vega C et les propulseurs d'accélération d'Ariane.
Les Européens ont décidé de se doter d'un lanceur compétitif d'ici 2020 lors d'une conférence ministérielle de l'ESA à Luxembourg en décembre 2014.
Conçus par le Centre de production et de recherche spatiale Khrounitchev, les lanceurs de la famille Angara sont dotés de moteurs à carburant écologique, un mélange de kérosène et d'oxygène. Ils seront capables de placer des charges utiles de 1,5 t à 35 t sur des orbites basses. Les lanceurs Angara sont modulaires. Un lanceur peut comprendre jusqu'à sept modules dont le nombre est indiqué dans son nom. La fusée légère Angara-1.2, testée en juillet 2014, comprend un seul module capable de porter une charge utile de 3,8 tonnes. Le lanceur lourd Angara-A5, testé en décembre dernier, comprend cinq blocs. Angara-7 est la version la plus lourde. Les concepteurs russes prévoient en outre de créer Angara-A3.
Les Etats-Unis, la Chine et l'Inde cherchent aussi à développer des lanceurs lourds. Le constructeur de lanceur américain United Launch Alliance (ULA), formé par Boeing et Lockheed Martin, a présenté en avril dernier son projet de lanceur baptisé Vulcan. Cette fusée devrait remplacer les lanceurs lourds Atlas V et Delta IV d'ULA. Moins onéreux que ses prédécesseurs, Vulcan sera doté de propulseurs américains, alors qu'Atlas V utilise les moteurs russes RD-180.