Environ 90 opposants cubains portant des masques à l'effigie du président américain Barack Obama ont été brièvement interpellés dimanche à La Havane pour avoir protesté contre la réouverture de la chancellerie américaine sur l'île communiste. Bien que, pour le moment, les manifestations soient peu nombreuses, « on est en train d'en faire beaucoup, d'instrumentaliser », constate Anne Deysine, spécialiste des questions politiques et juridiques aux Etats-Unis, professeur à l'université Paris Ouest Nanterre. « Certains sont opposés au retour des Etats-Unis. D'autres veulent aller plus loin et profitent de l'arrivée de Washington pour lutter contre le gouvernement en place et revendiquer les droits de l'homme », confie-t-elle dans une interview à la radio Sputnik.
Le volet économique n'est pas à exclure. Vu l'essor foudroyant des BRICS qui représentaient 30% du PIB mondial en 2014, les Etats-Unis cherchent à élargir la zone de libre-échange aux pays latino-américains et caraïbes, y compris Cuba. La zone pacifique est un butin, certes, plus maigre que l'Union européenne (le TTIP est à l'ordre du jour en Europe) mais plus facile à acquérir. Mais, selon Anne Deysine, il faut d'abord que « Cuba adhère à l'OMC, ce qui prendrait une dizaine d'années ».
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