Japon: manifestations contre la relance nucléaire

© AFP 2023 JIJI PRESS Kyushu Electric Power's Sendai nuclear power plant in Satsumasendai, Kagoshima prefecture, on Japan's southern island of Kyushu
Kyushu Electric Power's Sendai nuclear power plant in Satsumasendai, Kagoshima prefecture, on Japan's southern island of Kyushu - Sputnik Afrique
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Un réacteur nucléaire va être relancé aujourd'hui au Japon pour la première fois depuis presque deux ans, écrit mardi 11 août le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

La majeure partie de la population s'y oppose, craignant la répétition de la catastrophe de Fukushima. La popularité du premier ministre Shinzo Abe est au plus bas depuis sa réélection.

Après l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima suite à un puissant séisme et un tsunami en mars 2011, le fonctionnement des 43 réacteurs nucléaires du pays avait été stoppé pour les mettre aux normes très strictes de sécurité mises en place en juillet 2013. Elles ont été spécialement élaborées par la Commission pour le contrôle des sites nucléaires formée par le gouvernement.

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Seule exception: la reprise provisoire du fonctionnement des réacteurs 3 et 4 de la centrale nucléaire d'Ōi (préfecture de Fukui) de la compagnie-opérateur Kansai Electric Power, qui ont fonctionné de juillet 2012 à septembre 2013.

Un an et 11 mois plus tard, le Japon a décidé de revenir au nucléaire pacifique. La compagnie-opérateur Kyushu Electric Power relance à Satsumasendai au sud-ouest de l'île Kyushu (préfecture de Kagoshima) le premier réacteur de la centrale de Sendai. La génération d'électricité devrait commencer vendredi et il est prévu de lancer ce réacteur à plein régime le mois prochain. Le réacteur 2 sera relancé mi-octobre. A l'heure actuelle, le redémarrage de 25 réacteurs a été demandé mais seulement cinq ont été reconnus conformes aux normes de sécurité.

La principale raison du retour de ce pays à l'énergie nucléaire est économique. En effet, la fermeture des centrales nucléaires a poussé le Japon à augmenter sa production d'électricité grâce aux hydrocarbures. Résultat des courses: les dépenses pour l'importation de gaz naturel liquéfié, de charbon et de pétrole ont décuplé et depuis quatre ans le pays subit un déficit commercial, qui a atteint en 2014 le record de 103 milliards de dollars.

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A en croire le sondage récemment publié par le quotidien Mainichi Shinbun, 57% des personnes interrogées s'opposent au redémarrage du réacteur nucléaire et seulement 30% l'approuvent. Une centaine de manifestants se sont rassemblés lundi devant l'enceinte de Kyushu Electric Power à Fukuoka. 400 individus ont également manifesté devant la centrale nucléaire de Satsumasendai, et ils étaient près de 2 000 la veille. La Commission pour le contrôle des sites nucléaires affirme que la répétition de la catastrophe de mars 2011 est rendue impossible grâce aux nouvelles normes. Mais les manifestants n'y croient pas. Selon l'écrivain et journaliste Satoshi Kamata, l'un des organisateurs des manifestations, Kyushu Electric Power n'a pas rempli les exigences pour protéger ses réacteurs des séismes et des sursauts de pression.

Dans ce contexte la popularité de Shinzo d'Abe a chuté pour atteindre un record négatif de 32%, rapporte Mainichi Shinbun.

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