Son successeur, le mollah Mansour, a été critiqué par le frère et le fils du défunt mollah Omar. De son côté, le représentant des talibans à Doha, responsable des négociations avec les autorités afghanes, a démissionné pour exprimer sa non-loyauté envers le nouveau leader. La discorde dans les rangs des talibans pourrait entraîner des changements radicaux au sein du mouvement: l'aile modérée pourrait se joindre au processus politique en Afghanistan, et les extrémistes continueront de se battre en rejoignant Daesh.
Le représentant des talibans dans les négociations avec les autorités afghanes à Doha, Mohammad Syed Tayyab Agha, a directement accusé le mollah Mansour d'avoir caché aux autres membres la mort du mollah Omar pendant deux ans. Il a qualifié ces actes d'"erreur historique".
Il a ensuite défié le conseil suprême, siégeant au Pakistan à Quetta, en remettant en cause ses prérogatives pour élire le chef des talibans. "La nomination du leader par des individus se trouvant en dehors du pays est une autre grande erreur historique", a déclaré le représentant des talibans au Qatar. Pour exprimer sa non-loyauté envers le mollah Mansour et le conseil suprême, Mohammad Syed Tayyab Agha a annoncé sa démission.
Les récents événements en Afghanistan illustrent l'absence, parmi les talibans, d'un homme capable de devenir le nouvel emblème du mouvement et de le consolider. Dans ces conditions les talibans risquent d'éclater définitivement en deux ailes — modérée et radicale. Les modérés engageront un dialogue avec Kaboul pour tenter de s'entendre sur l'adhésion aux organismes de pouvoir afghans avec la médiation du Pakistan. Alors que les talibans opposés aux négociations de paix poursuivront la guerre.
Selon les experts, il est probable que les talibans irréconciliables rejoignent l'État islamique, qui vise à s'infiltrer activement en Afghanistan.