Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français François Hollande ont décidé par téléphone de rompre le contrat passé le 17 juin 2011. Par ailleurs, le Kremlin a souligné que lors des "négociations d'experts" il avait été convenu de rembourser à la Russie l'argent versé dans le cadre du contrat, ainsi que de restituer le matériel et les équipements russes. Plus de 1,1 milliard d'euros ont déjà été versés par la France dans le plus grand secret.
Qui y gagnera?
La France y perdra davantage parce que la rupture de l'accord a fait ternir sa réputation à Paris.
Pourtant, cette dernière semble avoir déjà souffert. Le refus de l'Inde d'acquérir les chasseurs Rafale pourrait être en partie lié au manque de crédibilité de la part de la partie française.
Pourtant, le président français François Hollande a dit à la presse lors d'une visite en Egypte à l'occasion de l'inauguration de l'extension du canal de Suez que la France n'aurait aucune difficulté à revendre les deux navires Mistral qu'elle conserve après avoir renoncé à les livrer à la Russie.
Quand #LeDrian dit "Des pays ont fait savoir leur intérêt pour racheter les #Mistral", j'ai cette image dans la tête pic.twitter.com/aDnGtFJv8X
— SniperDeDroite (@SniperDeDroite) 6 Août 2015
"Ces bateaux suscitent une certaine demande", a dit M. Hollande, sans pourtant citer de pays concrets. "Il n'y aura aucune difficulté pour la France à trouver preneur de ces bateaux, sans qu'il y ait pour la France de coût supplémentaire", a-t-il ajouté. "C'est un bon accord qui a été trouvé parce que seront remboursées aux Russes les sommes qui avaient été versées et les frais qui avaient été occasionnés, il n'y aura aucune pénalité."
Réputation ternie
Thierry Mariani, ancien ministre et député des Français de l’étranger, dans une interview pour Sputnik, déplore la non-livraison des Mistral et la rupture de l’accord entre la Russie et la France, survenue le mercredi 5 août. Depuis octobre 2014, la France hésitait et prolongeait les délais de livraison et selon M.Mariani, "dans cette affaire des Mistral, la France s’est complètement alignée sur ce que souhaitaient les Etats-Unis et leurs alliés en Europe". L’ex-ministre a également ajouté que "l’annulation de ce contrat fait partie de ces sanctions qui, finalement, coûtent bien plus cher aux Européens" et de manière générale "les sanctions dans l’histoire ne servent jamais à rien".
Vu que le coût de la négligence française reste incertain, le député a demandé publiquement:
L'#Élysée doit exposer clairement le coût que représente le refus de livrer les #Mistral à la #Russie #Transparence http://t.co/SKQjwZ5Pqy
— Thierry MARIANI ن (@ThierryMARIANI) 6 Août 2015
#Mistral: "Le contribuable devra payer environ 1.5 milliards d'euros suite à l'annulation de la vente" @ThierryMARIANI #BourdinDirect
— RMC Info (@RMCinfo) 6 Août 2015
Au Front national, Marine Le Pen dénonce dans un communiqué "une faute lourde de François Hollande, qui porte gravement atteinte à la crédibilité même de la France."
« #Mistral: la France gravement décrédibilisée, le contribuable encore saigné. » | Mon communiqué: http://t.co/0v6UDEncEZ
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 6 Août 2015
Le député européen FN Louis Aliot dans un tweet.
La France socialiste refuse de livrer des navires à la Russie mais équipe l'A-Saoudite et le Qatar. Quelle honte.! http://t.co/mEFKfBYIt5
— Louis Aliot (@louis_aliot) 6 Août 2015
"Que valent désormais les engagements pris par la France s'il suffit d'un claquement de doigts des États-Unis, de l'Allemagne et de la Pologne pour remettre en cause notre parole?", abonde Nicolas Dupont-Aignan, président du parti souverainiste Debout la France, dans un communiqué.
Pourtant, les internautes russes ont déjà trouvé une solution au cas où la France ne trouve pas preneur – mettre la Tour Hollande dans le centre de Paris.
@dupontaignan Установите их в центре парижа на постаменте рядом с Эйфелевой башней. Олландовы Мистрали #Mistral pic.twitter.com/XHbyPrDIU5
— Misha Makfoloff (@casual_passers) 31 Juillet 2015