Mistral: Hollande superstar

© AFP 2024 Jean-Sebastien EvrardSevastopol (L) and the Vladivostok warships, two Mistral class LHD amphibious vessels ordered by Russia from STX France in Saint-Nazaire, western France, on December 20, 2014
Sevastopol (L) and the Vladivostok warships, two Mistral class LHD amphibious vessels ordered by Russia from STX France in Saint-Nazaire, western France, on December 20, 2014 - Sputnik Afrique
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Plusieurs élus français ont dénoncé jeudi l'accord annoncé la veille au soir entre Paris et Moscou sur la non-livraison des navires Mistral par la France à la Russie. La rupture du contrat est profitable pour la Russie. Mais qu'en est-il pour la France?

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français François Hollande ont décidé par téléphone de rompre le contrat passé le 17 juin 2011. Par ailleurs, le Kremlin a souligné que lors des "négociations d'experts" il avait été convenu de rembourser à la Russie l'argent versé dans le cadre du contrat, ainsi que de restituer le matériel et les équipements russes.  Plus de 1,1 milliard d'euros ont déjà été versés par la France dans le plus grand secret.

Qui y gagnera?

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Cette somme de 1,1 milliard d'euros couvre toutes les pertes russes, y compris les risques et les dépenses liées au démantèlement des équipements russes. La rupture du contrat a mis fin au suspens: la Russie récupère donc finalement son argent et ne perdra rien sur le plan militaire. Ce contrat n'était qu'un geste politique, expliquent les analystes.

La France y perdra davantage parce que la rupture de l'accord a fait ternir sa réputation à Paris.

Pourtant, cette dernière semble avoir déjà souffert. Le refus de l'Inde d'acquérir les chasseurs Rafale pourrait être en partie lié au manque de crédibilité de la part de la partie française.

Pourtant, le président français François Hollande a dit à la presse lors d'une visite en Egypte à l'occasion de l'inauguration de l'extension du canal de Suez que la France n'aurait aucune difficulté à revendre les deux navires Mistral qu'elle conserve après avoir renoncé à les livrer à la Russie. 

"Ces bateaux suscitent une certaine demande", a dit M. Hollande, sans pourtant citer de pays concrets. "Il n'y aura aucune difficulté pour la France à trouver preneur de ces bateaux, sans qu'il y ait pour la France de coût supplémentaire", a-t-il ajouté. "C'est un bon accord qui a été trouvé parce que seront remboursées aux Russes les sommes qui avaient été versées et les frais qui avaient été occasionnés, il n'y aura aucune pénalité."

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Qui payera pour les Mistral? le contribuable français
Le président français semble avoir oublié l’ampleur des travaux à réaliser pour revendre les Mistral. Vu que ces deux porte-hélicoptères ont été initialement construits pour la Russie, les bâtiments de projection et de commandement (BPC) sont donc adaptés au climat russe, le quid de propulsion et les plateformes élévatrices pour hélicoptères ont également des caractéristiques techniques modifiées pour la Russie ainsi que les interfaces pour l’électronique de bord et les étiquettes qui sont en russe.

Réputation ternie

Thierry Mariani, ancien ministre et député des Français de l’étranger, dans une interview pour Sputnik, déplore la non-livraison des Mistral et la rupture de l’accord entre la Russie et la France, survenue le mercredi 5 août. Depuis octobre 2014,  la France hésitait et prolongeait les délais de livraison et selon M.Mariani,  "dans cette affaire des Mistral, la France s’est complètement alignée sur ce que souhaitaient les Etats-Unis et leurs alliés en Europe". L’ex-ministre a également ajouté que "l’annulation de ce contrat  fait partie de ces sanctions qui, finalement, coûtent bien plus cher aux Européens" et de manière générale "les sanctions dans l’histoire ne servent jamais à rien".

Vu que le coût de la négligence française reste incertain, le député a demandé publiquement:

Au Front national, Marine Le Pen dénonce dans un communiqué "une faute lourde de François Hollande, qui porte gravement atteinte à la crédibilité même de la France." 

Le député européen FN Louis Aliot dans un tweet. 

"Que valent désormais les engagements pris par la France s'il suffit d'un claquement de doigts des États-Unis, de l'Allemagne et de la Pologne pour remettre en cause notre parole?", abonde Nicolas Dupont-Aignan, président du parti souverainiste Debout la France, dans un communiqué.

Pourtant, les internautes russes ont déjà trouvé une solution au cas où la France ne trouve pas preneur – mettre la Tour Hollande dans le centre de Paris.

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