Mistral: enfin le point final

© AFP 2024 Jean-Sebastien EvrardVladivostok warship, a Mistral class LHD amphibious vessel ordered by Russia to the STX France shipyard in Saint-Nazaire, western France
Vladivostok warship, a Mistral class LHD amphibious vessel ordered by Russia to the STX France shipyard in Saint-Nazaire, western France - Sputnik Afrique
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Le litige autour du contrat de livraison à la Russie de deux porte-hélicoptères Mistral est résolu.

Plus de 1,1 milliard d'euros ont déjà été versés par la France dans le plus grand secret — Moscou craignait que cet argent puisse être saisi dans le cadre de l'affaire Ioukos. En septembre, les spécialistes termineront le démantèlement des équipements russes, après quoi la France deviendra propriétaire à part entière des navires.

Sevastopol (L) and the Vladivostok warships, two Mistral class LHD amphibious vessels ordered by Russia from STX France in Saint-Nazaire, western France, on December 20, 2014 - Sputnik Afrique
Mistral: la Russie remboursée
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue français François Hollande ont décidé par téléphone de rompre le contrat passé le 17 juin 2011. Par ailleurs, le Kremlin a souligné que lors des "négociations d'experts" il avait été convenu de rembourser à la Russie l'argent versé dans le cadre du contrat, ainsi que de restituer le matériel et les équipements russes. "La France a déjà transféré l'argent et après la restitution des équipements russes, elle pourra disposer des deux navires", précise le Kremlin.

Les parties ont ainsi mis un point final au litige qui durait depuis presque un an. Hollande avait annoncé pour la première fois l'impossibilité de livrer à Moscou le premier porte-hélicoptères en septembre 2014, motivant sa décision par le fait que les "actions entreprises par la Russie dans l'est de l'Ukraine enfreignaient les principes de sécurité en Europe". Poutine a répliqué que dans ce cas-là, Moscou comptait récupérer son avance versée pour la construction des porte-hélicoptères. La Russie menaçait sinon de saisir la Cour d'arbitrage européenne. La France a préféré rompre le contrat à l'amiable. Tout au long des négociations, le navire Vladivostok a été entretenu par le chantier naval DCNS à ses frais — pour une facture grimpant jusqu'à 5 millions d'euros par mois.

The STX Europe shipyard in Saint-Nazaire - Sputnik Afrique
Mistral: une question d'honneur pour la France
En mai, la France était prête à rembourser "les dépenses et les pertes" — 784,6 millions d'euros (et seulement en obtenant des documents justificatifs), tandis que la Russie exigeait de restituer l'avance de 892,9 millions d'euros, ainsi que les frais de formation de 400 marins, la construction de l'infrastructure pour le stationnement des BPC à Vladivostok et les travaux pour la construction de quatre prototypes d'hélicoptères embarqués Ka-52K — soit 1,163 milliard d'euros. Le principal argument de Moscou dans cette affaire était que le contrat n'avait pas été rompu à son initiative, et que la France n'avait avancé aucun contre-argument.

Selon une source de Kommersant, le versement a finalement été effectué dans le plus grand secret hier auprès d'une banque russe. La somme de 1,1 milliard d'euros couvre également les risques et les dépenses liées au démantèlement des équipements russes. Ce secret a été instauré après qu'en juillet 2014, le tribunal de La Haye a condamné le gouvernement russe à verser aux anciens actionnaires de Ioukos 50 milliards de dollars. Au moment du transfert de Paris à Moscou, l'argent risquait donc d'être saisi.

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