Plus de 1,1 milliard d'euros ont déjà été versés par la France dans le plus grand secret — Moscou craignait que cet argent puisse être saisi dans le cadre de l'affaire Ioukos. En septembre, les spécialistes termineront le démantèlement des équipements russes, après quoi la France deviendra propriétaire à part entière des navires.
Les parties ont ainsi mis un point final au litige qui durait depuis presque un an. Hollande avait annoncé pour la première fois l'impossibilité de livrer à Moscou le premier porte-hélicoptères en septembre 2014, motivant sa décision par le fait que les "actions entreprises par la Russie dans l'est de l'Ukraine enfreignaient les principes de sécurité en Europe". Poutine a répliqué que dans ce cas-là, Moscou comptait récupérer son avance versée pour la construction des porte-hélicoptères. La Russie menaçait sinon de saisir la Cour d'arbitrage européenne. La France a préféré rompre le contrat à l'amiable. Tout au long des négociations, le navire Vladivostok a été entretenu par le chantier naval DCNS à ses frais — pour une facture grimpant jusqu'à 5 millions d'euros par mois.
Selon une source de Kommersant, le versement a finalement été effectué dans le plus grand secret hier auprès d'une banque russe. La somme de 1,1 milliard d'euros couvre également les risques et les dépenses liées au démantèlement des équipements russes. Ce secret a été instauré après qu'en juillet 2014, le tribunal de La Haye a condamné le gouvernement russe à verser aux anciens actionnaires de Ioukos 50 milliards de dollars. Au moment du transfert de Paris à Moscou, l'argent risquait donc d'être saisi.