C'est même ce qu'elle souhaite, selon le vice-ministre arménien de la Défense David Tonoïan. La déclaration du représentant arménien fait écho aux "pensées à voix haute" du représentant des USA au sein du Groupe de Minsk de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), James Warlick, qui supervise le processus de paix du Haut-Karabakh.
D'après Warlick, le principal obstacle au processus de paix est l'absence de confiance entre les acteurs du dossier, sans laquelle il est très difficile d'arriver à un accord. Le médiateur américain propose de compenser cette situation par l'envoi de casques bleus internationaux dans la zone du conflit pour garantir le retour sûr des réfugiés et sécuriser la circulation intérieure des personnes. Mais le règlement définitif du conflit est impossible sans concessions et compromis réciproques.
Des questions se posent: la proposition du vice-ministre arménien ne signifie-t-elle pas la réorientation de l'Arménie et de son vecteur militaire? Ne va-t-elle pas transformer l'apparition dans la zone de conflit d'observateurs américains ou étrangers à "mandat élargi" en une nouvelle réalité dans la région? Erevan n'y voit aucune contradiction. La Russie est un allié de l'Arménie, les deux pays font partie d'un même bloc militaire, alors qu'Erevan coopère avec les USA dans le secteur militaire sans entrer dans des alliances bilatérales ou multilatérales, sans compter la participation limitée aux opérations de maintien de la paix sur divers points chauds de la planète.