Des centaines de personnes se sont rassemblées dans la nuit de jeudi à vendredi devant le ministère pour saluer la mémoire de Lin Kuan-hua, 20 ans, qui s'est suicidé chez lui jeudi matin, rapporte l'AFP.
#Taiwan: Students Storm & Occupy Ministry of Education Against #China-Centric Curriculum http://t.co/0tFlf8QOtm LIVE pic.twitter.com/mgn9s6Y6Xc
— Revolution News (@NewsRevo) 30 июля 2015
Les manifestants réclament la démission du ministre, Wu Se-hwa, et le retrait de la réforme.
Au matin, la tension est montée d'un cran alors qu'aucune de leurs revendications n'avaient été satisfaite et 200 personnes munies de bâtons de bambou et de barrières métalliques ont enfoncé l'enceinte du ministère.
Ils occupaient une place au pied du bâtiment officiel mais ont été empêchés de pénétrer à l'intérieur par des policiers antiémeutes.
"Nous ne permettrons pas que Lin Kuan-hua soit mort en vain", a déclaré à la foule Chu-chen, un porte-parole du groupe des protestataires.
L'étudiant qui s'est suicidé aurait été accusé d'être entré par effraction dans des bâtiments gouvernementaux et d'avoir causé des dégâts en pénétrant dans les locaux du ministère.
"Ses proches ont rapporté que Lin était de mauvaise humeur la nuit dernière lorsqu'il est rentré chez lui après une réunion sur les modifications des programmes scolaires", selon un communiqué du ministère.
Interviewé dimanche par le quotidien Liberty Times, l'étudiant s'était dit "très déçu" par l'opposition de ses parents et de ses enseignants à sa participation au mouvement.
"J'avais mûrement réfléchi avant de rallier les manifestations mais les profs et le proviseur ont tout fait pour nous mettre des bâtons dans les roues", confiait-il.
Le ministre de l'Education, du parti Kuomintang (KMT), qui entretient de bonnes relations avec la Chine, a rendu visite à la famille de Lin.
"Cette controverse dure depuis un certain temps. Elle concerne l'histoire et même l'identité nationale", a-t-il reconnu.
Le KMT s'est engagé dans un rapprochement avec Pékin depuis l'arrivée au pouvoir du Ma Ying-jeou en Chine en 2008, suscitant des craintes sur la sauvegarde de la souveraineté de l'île, que les autorités chinoises considèrent toujours comme faisant partie du territoire chinoise.
Parmi les modifications contestées, il est par exemple écrit que Taïwan a été "récupéré par la Chine", au lieu de "donné à la Chine", à la fin de l'occupation japonaise en 1945
Les 50 ans d'occupation japonaise sont décrits comme la période au cours de laquelle le "Japon a occupé" l'île, une formule remplaçant la précédente "le Japon gouvernait".
Le Parti démocratique progressiste, principal parti d'opposition, a demandé au gouvernement de renoncer aux modifications des programmes scolaires.