La Turquie a décidé de mettre fin au dialogue avec les Kurdes pour permettre au Parti de la justice et du développement du président Recep Tayyip Erdogan de rester au pouvoir, a déclaré mercredi à Sputnik le président de Fondation Institut kurde de Paris, Kendal Nezan.
Selon M.Nezan, la Turquie a mené des négociations avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) "pour que le parti de M.Erdogan obtienne la majorité et que M.Erdogan puisse modifier la constitution pour devenir un super-président avec des superpouvoirs. Mais comme ce calcul n'a pas fonctionné, le président turc et son parti s'engagent dans une fuite en avant ultranationaliste pour rassembler les nationalistes turcs autour du thème +le parti en danger et la lutte contre le terrorisme+".
L'expert a dénoncé la "tactique habituelle d'amalgame du gouvernement turc". D'après lui, la Turquie prétend lutter contre le terrorisme "pour complaire à l'opinion publique occidentale" tout en aidant les djihadistes à s'emparer de territoires kurdes. Ankara entend empêcher aux Kurdes syriens d'établir une zone autonome dans le Kurdistan syrien, parce qu'il "les considère aussi comme une organisation terroriste menaçant soi-disant sa stabilité", a ajouté M.Nezan.
Il a déploré les efforts d'Ankara visant à "présenter à l'opinion publique occidentale une image criminalisée de la résistance kurde en Syrie", alors que c'est elle qui a remporté ces derniers mois des victoires importantes contre l'EI.