Comme le rapporte l'agence Reuters, cette sentence devra encore être approuvée par la Cour suprême de Libye et pourrait faire l'objet d'un appel. La Cour pénale internationale (CPI) et les organisations des droits de l'homme sont préoccupées par la décision du tribunal de Tripoli. Elles doutent de l'honnêteté et des compétences du système juridique libyen.
Le fils Kadhafi n'était pas présent à son procès: en détention à Zintan, il a témoigné par Skype. Il dément toutes les accusations de crimes de guerre qui pèsent contre lui.
Pendant la guerre civile, on rapportait souvent que Saïf al-Islam s'était enfui du pays, qu'il était prisonnier, blessé ou même tué. Mais après la mort de Mouammar Kadhafi il a pris le commandement des forces opposées au Conseil national de transition (CNT) de Libye et a juré de venger la mort de son père. En novembre 2011, Saïf al-Islam a été capturé par les forces du CNT dans le sud de la Libye.
Au regard des tensions dans le pays après la mort de Mouammar Kadhafi, la décision de savoir où et avec la participation de quels pays serait jugé son fils a été longtemps reportée. Son procès a finalement commencé en avril 2014.
Au total Mouammar Kadhafi, qui a été abattu en octobre 2011, avait dix enfants: huit fils et deux filles (deux enfants adoptifs). Kadhafi a eu un fils, Mohamed, de son premier mariage en 1970. Après son divorce le dirigeant libyen a épousé l'infirmière Safia Farkach. Le couple a eu sept fils et une fille. Le couple a également adopté leur neveu et une fille, Hana. Elle aurait été tuée pendant les bombardements de Tripoli par l'aviation américaine en 1986.
Quant aux autres fils de Kadhafi, Moatessem, qui dirigeait ses propres unités miliaires, a été tué avec son père par les rebelles. Son frère Saïf al-Arab a péri dans les bombardements de l'Otan en avril 2011 avec ses enfants. Khamis Kadhafi, qui dirigeait une brigade de milice populaire, a été tué dans les batailles pour la ville de Tarhounah en août de la même année.
Le troisième fils de Kadhafi, Saadi, a été accusé par les nouvelles autorités libyennes de corruption. Cet ancien joueur de football, politicien, homme d'affaires et général d'armée a été reconnu coupable de s'être approprié des terrains pendant le règne de son père. En 2011 il a fui au Niger mais les autorités locales l'ont extradé vers la Libye.
La fille de Kadhafi, Aïcha, a suivi une formation à l'école militaire de Libye et a étudié le droit à Paris. Elle a occupé ensuite le poste d'émissaire du gouvernement libyen pour travailler avec les compagnies de l'UE et d'ambassadeur national de bonne foi du Programme de développement des Nations unies en Libye. Elle s'occupait des questions relatives aux droits de la femme, ainsi que de la lutte contre la propagation du SIDA et la pauvreté. Après le début de la guerre civile, Aïcha a soutenu son père et a été privée en février 2011 du titre d'émissaire spéciale de l'Onu. Selon certaines informations, elle aurait fui en Algérie pour donner naissance à sa fille avant de se rendre avec ses proches à Oman.