La Russie utilisera son droit de veto si le projet de résolution sur le crash du Boeing malaisien obtient les neuf voix nécessaires à son adoption au Conseil de sécurité de l'Onu, a annoncé Vitali Tchourkine, représentant permanent de la Russie auprès de l'Onu.
"Nous voterons contre. Je n'en doute pas. Si le projet de résolution est soutenu par neuf membres ou plus, nous utiliserons notre droit de veto", a fait savoir le diplomate russe en rajoutant que dans le cas contraire, la Russie se contenterait de voter contre.
Selon M.Tchourkine, l'adoption d'une telle résolution pourrait créer un nouveau foyer de confrontation dans le monde.
"Il s'agit d'une tentative évidente de créer un nouveau foyer de confrontation qui aurait un impact à long terme sur les relations internationales dans un contexte où de nombreux problèmes exigent une coopération multilatérale", a déclaré le représentant permanent de la Russie auprès de l'Onu, qui juge cette démarche très dangereuse.
Le diplomate a rappelé qu'actuellement deux enquêtes sont menées. Celle qui revêt un caractère technique suscite des interrogations de la part de Moscou sur l'efficacité des méthodes appliquées. L'autre enquête — pénale — est menée par un groupe de pays comprenant l'Australie, la Belgique, la Malaisie, les Pays-Bas et l'Ukraine.
"En ce qui concerne cette enquête — nous ne savons rien: rien sur la façon dont elle se déroule, ni à quel point elle est objective", a fait remarquer Vitali Tchourkine.
"A mon avis, c'est un jeu risqué pour plusieurs acteurs. Ceux qui veulent que les affaires internationales évoluent de façon normale, que les relations entre la Russie et l'Occident se normalisent, ne doivent pas être intéressés par cela", a indiqué le diplomate russe.
Il a également espéré que le projet de résolution ne serait pas soumis au vote des membres du Conseil de sécurité.
"J'ai cet espoir car je ne vois pas du tout qui pourrait y gagner. Je trouve que les arguments que nous citons ouvertement sont très convaincants", a souligné M.Tchourkine.
Selon elle, le projet de résolution malaisien indique qu'un tribunal serait une garantie efficace pour une enquête indépendante et impartiale. Ce document stipule également que le crash de l'avion en Ukraine en juillet 2014 est une menace à la paix et à la sécurité internationale, et que tous les Etats doivent coopérer pleinement avec ce tribunal.
Selon Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, le crash du Boeing est un crime pénal, et pas une menace à la paix. Il a fait remarquer que par le passé, le Conseil de sécurité n'avait jamais créé de tribunaux dans ce genre de situation, tout en soulignant que la création d'un tribunal international ne servirait qu'à désigner des coupables définis par Washington.