Les services secrets bosniaques soupçonnent l'organisation terroriste d'acheter plusieurs fiefs dans cette commune encerclée par la forêt en raison des avantages de sa position géographique. Car la Bosnie-Herzégovine donne l'accès à tous les pays méditerranéens, y compris la Syrie et les pays de l'Afrique du Nord, et se situe sur le chemin du retour pour les djihadistes occidentaux ayant combattu dans les rangs de l'Etat islamique.
« Ça relève davantage de la provocation plutôt que d'un camp d'entraînement au cœur de l'Europe, temporise Loïc Trégourès, doctorant à l'Université Lille 2, spécialiste des Balkans et de la Bosnie-Herzégovine et collaborateur à l'IRIS. La menace de l'Etat islamique au cœur de l'Europe fait de jolis titres, mais si vous demandez à M. Bernard Cazeneuve ou à n'importe quel ministre européen de l'Intérieur, il ne va pas vous répondre d'instant que le menace islamiste se retrouve en Bosnie, elle se trouve dans chacun de nos pays. Nous avons tous des gens qui sont partis en Syrie et qui en reviennent. Ce sont des menaces potentielles. Aller chercher au fin fond de la Bosnie un camp d'entraînement de Daesh — la logique m'échappe. Je ne dis pas qu'il n'existe pas de salafistes qui viennent majoritairement de la diaspora, c'est-à-dire qui ont été radicalisés en Autriche, en Allemagne, ce qui démontre que la Bosnie n'est pas une terre à partir de laquelle il existerait un réseau de radicalisation. »
The real question is why isnt anyone paying attention to #IS building up presence in #Bosnia? http://t.co/Ufytgg5C7Q pic.twitter.com/xM9kRyCfqD
— маяковский (@moscow_ghost) 21 июля 2015
Comme il l'a montré ces derniers jours, l'Etat islamique mène désormais des attaques tous azimuts: attentat en Turquie, destruction d'un navire militaire égyptien en Méditerranée, découverte d'un bastion dans un village d'Osve qui serait la première branche « officielle » de Daesh en Europe. Ce qui rend la stratégie des djihadistes encore plus difficile à lire et, in fine, à contrer.