Le point culminant de cette visite fut l'ouverture extraordinaire des portes de la Kaaba pour la mère du dirigeant tchétchène, Aïmani Kadyrova. Il s'agit d'un geste très rare dans le monde musulman, qui témoigne de la haute estime portée par le roi d'Arabie saoudite à Ramzan Kadyrov et à sa famille. L'ouverture de ce sanctuaire pourrait être considérée comme une invitation au renforcement des relations entre la Russie et le monde islamique, où Ramzan Kadyrov joue le rôle de médiateur et d'homme de confiance du président russe.
Pour les musulmans, la Kaaba n'est pas un simple lieu de culte: il s'agit, selon le Coran, du premier édifice construit par l'homme pour vénérer Dieu.
Grigori Kossatch, arabiste, professeur à la chaire de l'Orient contemporain de la faculté d'histoire de politologie et de droit à l'Université d'État des sciences humaines de Russie, relève le haut statut de la visite de Kadyrov, qui a été invité par l'héritier du prince héritier — le troisième homme du gouvernement saoudien, le prince Mohammed ben Salmane — quand il se trouvait à Saint-Pétersbourg.
"Ramzan Kadyrov fait partie des personnalités russes politiques et publiques qui pèsent dans le monde arabe. Et il est juste que la diplomatie russe doive exploiter le potentiel de ces dirigeants pour établir le contact et un dialogue solide avec la communauté musulmane mondiale", estime Dmitri Orlov, directeur général de l'Agence des communications politiques et économiques.