Les organisateurs de courses hippiques ont en effet refusé de payer son propriétaire pour sa victoire, sous prétexte que ce dernier figure sur la liste noire instaurée par l'Occident dans le contexte ukrainien.
Sanctions contre un cheval
Le cheval Zazou, appartenant au dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, s'est ainsi retrouvé malgré lui sur l'échiquier politique. En octobre dernier, les organisateurs des courses hippiques à Baden-Baden, en Allemagne, ont refusé de payer pour sa victoire prétextant que son propriétaire faisait partie des Russes concernés par les sanctions décrétées par les USA, l'UE et certains autres pays. De plus, les fonds pour l'entretien de Zazou et d'un autre cheval, Dashing Home, appartenant également à Kadyrov, ont été bloqués. Mais cette histoire a finalement connu une fin heureuse: une semaine plus tard les autorités allemandes ont fait marche-arrière, le compte de Kadyrov a été débloqué et les restrictions contre la participation de ses chevaux ainsi que leur transport en UE ont été levées.
Un nom de famille connu
Sergueï Ivanov, du quotidien Metro de Saint-Pétersbourg, est une autre victime des sanctions malgré lui, à cause de son nom très répandu en Russie. En commandant des chaussures dans un magasin en ligne américain, on lui a répondu que la marchandise ne pouvait pas lui être livrée parce qu'il figurait sur la liste noire du gouvernement américain. Le personnel du magasin ignorait probablement que le nom Ivanov était aussi répandu en Russie que Smith aux USA.
Plus tard, un autre Sergueï Ivanov de Saint-Pétersbourg a rencontré le même problème en commandant un colis de composants informatiques sur eBay. Le paquet a été remis au service de livraison le 24 avril, mais a été retourné par la douane. La carte bancaire et le compte PayPal de Sergueï Ivanov qu'il utilisait depuis un an ont été bloqués. Le retour du colis a été expliqué par la présence de son nom et prénom dans la liste noire. Il a finalement commandé le colis au nom de sa mère.
Interdiction d'entrer aux manchots
Les manchots et les girafes qui devaient déménager l'été dernier au zoo de Yalta sont également pris en otage par les ambitions politiques des dirigeants de l'UE. Les contrats entre le zoo tchèque Dvur Kralowe et le zoo de Yalta Skazka ont en effet été rompu — la partie tchèque a expliqué son refus de vendre les animaux par une recommandation du Ministère des Affaires étrangères de son pays et de l'UE.
Étant donné que les collections zoologiques de tous les zoos du monde ont besoin d'un échange permanent et de recevoir de nouveaux animaux, la direction de l'établissement de Yalta a décidé de se tourner vers les zoos des pays latino-américains, qui ne soutiennent pas les sanctions européennes. Toutefois, les zoos de Crimée ont tout de même reçu de nouveaux animaux et oiseaux d'Allemagne et de République tchèque pour le Nouvel an, sachant qu'il a fallu ruser pour faire traverser aux animaux quatre frontières dans le cadre des contrats signés avant les sanctions.
Apple boycotte la Crimée
Toutefois, en dépit de l'interdiction reçue par les distributeurs officiels de vendre des produits Apple en Crimée, les Criméens peuvent les acheter auprès de nombreux revendeurs.
Erreur de nom
Le journaliste Evgueni Kisselev, qui présente depuis plusieurs années des émissions politiques sur la chaîne ukrainienne Inter, a vécu un épisode curieux en octobre dernier.
Discrimination ethnique
Certains touristes russes rencontrent également des problèmes de discrimination en Europe. Au printemps dernier, le propriétaire de l'hôtel tchèque Brioni Tomas Krcmar avait interdit aux touristes russes de séjourner dans son hôtel, pour exprimer son attitude envers le rattachement de la Crimée à la Russie. Plus tard, Tomas Krcmar a reconnu que ses actes étaient discriminatoires et qu'il était prêt à répondre de ses actes devant un tribunal.
Un autre incident s'est produit en début d'année dans une station de ski suisse: le directeur de l'école suisse de ski de Saint-Moritz a expulsé une famille lettonne russophone de son école. L'école a démenti les accusations de discrimination, soulignant que l'interdiction pour le citoyen letton Pavel Gognidze de visiter cet établissement n'avait rien à voir avec sa nationalité ou sa langue, sans pour autant indiquer la cause exacte.
Le secteur de la santé aussi touché
Parfois, les sanctions ont même empêché les Russes de bénéficier de soins à l'étranger. Ainsi, la liste noire de l'UE inclut le député et chanteur russe Iossif Kobzon, qui se soignait auparavant en Allemagne. Et l'épouse de l'entrepreneur Guennadi Timtchenko, également inscrit sur la liste noire américaine, n'a pas pu régler les frais d'une opération parce que ses comptes avaient été bloqués.