La guerre contre Daesh ne sera pas gagnée par les bombes

© AP Photo / Hani MohammedBombardement de Sanaa
Bombardement de Sanaa - Sputnik Afrique
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La question de savoir si le Royaume-Uni devrait rejoindre la coalition qui bombarde les positions de l’État islamique en Irak est largement débattue par les dirigeants du pays. Le politicien britannique Paddy Ashdown doute que ce soit une méthode efficace de lutte contre le terrorisme.

L'approche habituelle des pays occidentaux, qui consiste à régler tous les problèmes par les bombardements, est vouée à l'échec, affirme Paddy Ashdown, ancien leader des libéraux-démocrates britanniques, dans les pages de The Independent. Pour combattre efficacement l’État islamique il faut créer une alliance à part entière des États, y compris l'Iran et la Russie, qui ont une expérience de lutte antiterroriste en Tchétchénie et au Daghestan.


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"Nous perdons la guerre contre l'EI parce que nous manquons de diplomatie, pas de bombes", note-t-il.

Le politicien britannique cite le stratège militaire Carl von Clausewitz, qui affirmait que la guerre était la continuation de la politique par d'autres moyens. Ashdown estime que les défaites de l'Occident ces dernières années s'expliquent par le fait que les autorités optaient trop souvent pour des méthodes militaires, oubliant la voie diplomatique.


"Si, dans la communauté internationale, nous sommes confrontés à un problème, notre première réaction est de le bombarder. Nous avons commencé à utiliser les bombes comme une arme de paix."

L'Occident a répété la même erreur pendant les campagnes en Irak, en Afghanistan, en Bosnie et en Lybie, estime Paddy Ashdown. A titre de contre-exemple, il cite la tactique de George H.W. Bush, qui a connu un succès au Proche-Orient — mais il avait agi différemment.

Selon certains analystes, depuis trois ans, le front de la guerre entre les sunnites et les chiites s'élargit au Proche-Orient et l’État islamique n'est qu'un élément de ce tableau global. C'est pourquoi les quelques bombes britanniques ne changeront rien à la situation actuelle, indique Ashdown.

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Et de reprendre à nouveau Carl von Clausewitz, qui disait que les actions militaires n'avaient aucun sens si elles ne faisaient pas partie d'une stratégie diplomatique plus large. De cette manière, en l'absence de stratégie diplomatique complexe, les bombardements sont inutiles, indique le politicien britannique.

D'après lui, pour élaborer une telle stratégie, le Royaume-Uni doit mettre en place un modèle de diplomatie efficace consistant à recourir aux mécanismes de l'UE, se rapprocher de la Russie, ou encore des États sunnites comme la Turquie et l'Iran.

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