Les organisateurs du "musée", baptisé Centre du 22 juillet, affirment qu'il ne s'agit pas d'un "ensemble commémoratif", mais d'un centre d'information censé aider les gens à mieux connaître ces événements tragiques. Cependant, cette initiative est loin de provoquer l'enthousiasme des parents et des proches des victimes. Certains affirment à juste titre que Breivik a reçu non seulement l'attention générale qu'il avait toujours recherchée, mais aussi une "salle dédiée à sa gloire".
John Christian Elden, avocat de 115 parents des victimes, est particulièrement hostile à ce "centre d'information" qu'il qualifie de "musée consacré à Breivik". Selon lui, il n'était pas nécessaire d'exposer les fragments de la voiture piégée et la carte de police du terroriste.
"Le criminel n'est pas une personne qui mérite un musée en son honneur. Le problème, c'est que de nombreuses personnes ébranlées par cet attentat s'en souviendront tous les jours en passant près de ce centre", a déclaré M. Elden.
Cet avis est contesté par Unni Espeland Marcussen, mère d'une des jeunes filles tuées par Breivik.
"Beaucoup estiment que nous devons l'oublier, mais c'est impossible. C'est un criminel. Nous avons été trompés par les objets exposés dans ce centre. Je pense qu'il est très important de les montrer", a indiqué Mme Marcussen.
Entre-temps, un culte de sa personnalité se forme progressivement en Europe où il est présenté comme le symbole du mécontentement général. En effet, on parle de plus en plus souvent depuis quelque temps des opinions politiques de Breivik, on se demande si son crime odieux a poussé certains responsables politiques européens à remettre en cause les vertus du multiculturalisme. Mais tout en dissertant sur ces thèmes, nous ne devons pas oublier que Breivik n'est rien d'autre qu'un assassin. Un assassin impitoyable qui a accueilli l'arrivée de la police par la phrase: "J'ai fini".