Lundi 20 juillet à 18 heures, WikiLeaks a publié des documents prouvant que l'Agence nationale de sécurité US (NSA) a écouté le ministre allemand des Affaires étrangères ainsi que 20 secteurs clés de son ministère.
"La liste complète des cibles allemandes de la NSA publiée par Wikileaks à ce jour montre que la NSA a ciblé 125 téléphones de haut responsables allemands de longue date, et ce pour des raisons politiques et économiques – comme le nom de la liste l'indique", lit-on sur le site de Wikileaks.
C'est bien autour de ce dernier que la publication actuelle de WikiLeaks est centrée, l'interception commençant juste après sa visite officielle aux États-Unis en novembre 2005, quand M. Steinmeier avait rencontré son homologue américaine Condoleezza Rice.
La rencontre a eu lieu après l'inauguration d'Angela Merkel, qui voulait établir une bonne relation avec les États-Unis après une tension entre le président américain Georges Bush et le président fédéral du Parti social-démocrate d'Allemagne, provoquée par la guerre en Irak. Mais la NSA, insatiable, n'a rien vu de honteux dans l'interception de ses alliés allemands.
Allemagne, consentement des tortues tacite
Parmi les documents rendus publics par WikiLeaks, le plus provoquant est une conversation de M. Steinmeier après la rencontre en question avec Mme Rice dans laquelle le ministre se dit "soulagé de ne pas avoir obtenu de réponse définitive du département d’Etat américain à propos des informations parues dans la presse sur les vols de la CIA passant par l’Allemagne et à destination de prisons secrètes qui seraient utilisées pour interroger des terroristes suspects".
RELEASE: NSA Helped CIA Outmanoeuvre Europe on Torture: new Secret docs re NSA spying https://t.co/RuF3Drp9a7 #NSAUA pic.twitter.com/U6pO5aYRhk
— WikiLeaks (@wikileaks) 20 Juillet 2015
On en déduit donc que cette affaire de survols illégaux de la CIA post-11 septembre, en vue de torturer des suspects dans ses prisons secrètes, est étouffée par l'Allemagne, allié bien dévoué des Etats-Unis, qui voulait ranimer les relations diplomatiques à tout prix.