Le scandale d'espionnage impliquant la NSA a été relancé en Europe. La presse vient de divulguer des informations indiquant que depuis longtemps, l'agence américaine n'écoutait pas seulement le téléphone de la chancelière allemande, mais aussi d'autres hommes politiques de premier rang du gouvernement allemand, dont certains ministres.
Le site Wikileaks a rendu publiques des informations disant que la NSA espionnait une liste de 56 numéros de fonctionnaires et d'hommes politiques, dont Ronald Pofalla, qui était directeur de la chancellerie fédérale de 2009 à 2013. Le gouvernement allemand se refuse pour l'instant à tout commentaire au sujet des nouvelles informations sur les écoutes américaines.
"Les informations publiées aujourd'hui montrent que la plupart des politiciens américains de premier rang étaient au courant des plans de la chancelière allemande pour surmonter la crise financière internationale et les problèmes des banques de la zone euro. La NSA a appris ce qu'elle pensait personnellement de la position d'Obama sur le nucléaire iranien en interceptant la conversation de Merkel avec le prince héritier des EAU Mohammed al-Nahyan", écrit le site Wikileaks. Cette conversation date de mars 2009.
Selon Wikileaks, au total, les renseignements américains écoutaient 125 numéros clés, dont le numéro de portable personnel d'Angela Merkel, les téléphones des conseillers de la chancelière, du personnel de la chancellerie et même le fax. La NSA aurait également espionné les subordonnées des ex-chanceliers Gerhard Schröder et Helmut Kohl.
"Une écoute aussi minutieuse de l'entourage de la chancelière constitue la raison pour laquelle les USA ont si facilement promis de cesser les écoutes d'Angela Merkel, mais ils ne peuvent pas en faire autant vis-à-vis d'autres membres de son gouvernement. La chancelière ne peut pas diriger un gouvernement en se parlant à elle-même", écrit Wikileaks.
Plus tôt, ce site avait cité une liste initiale de 69 numéros écoutés par la NSA au moins jusqu'aux années 2010-2012 (la liste établie couvre cette période). D'après ces documents, les Américains écoutaient les conversations du ministre de l'Economie et vice-chancelier Sigmar Gabriel et du ministre des Finances Wolfgang Schäuble. De plus, on retrouve dans cette liste la ministre actuelle de l'Environnement Barbara Hendricks, l'ex-ministre de l'Economie Werner Müller et d'autres politiciens.