Vendredi, les députés du Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, ont donné leur feu vert à un nouveau plan d'aide à la Grèce en échange de réformes d'austérité. 439 des 598 députés ont voté "oui" à la demande du gouvernement de pouvoir négocier cette nouvelle aide, 119 ont voté "non" et 40 se sont abstenus. Le nombre de partisans du "non" a été près de deux fois supérieur à celui que pressentaient les médias allemands.
Avant le vote du Bundestag, la chancelière Angela Merkel s'est exprimée pour défendre le "oui". La chancelière a fait remarquer qu'à cause du référendum en Grèce où 61% des électeurs avaient voté "non", le pays c'est retrouvé dans une situation difficile où trois scénarios étaient possibles.
"Le premier. Nous continuons à retravailler les accords jusqu'à qu'ils n'aient plus aucun sens", a-t-elle dit en ajoutant que les accords européens ne prévoient pas de restructuration de la dette grecque si cette dernière restait dans la zone euro.
Le troisième scénario, selon Mme Merkel, est une nouvelle tentative pour trouver un accord "pas à tout prix mais sur la base des règles européennes". "Il ne fait aucun doute que le résultat de lundi matin est dur pour les gens en Grèce, mais aussi pour les autres", a-t-elle constaté. La chancelière a souligné que cet accord, résultat d'une "dernière tentative" de négociations, demandait "une solidarité sans précédent" pour les uns et "des exigences sans précédent" pour la Grèce.
La question du Grexit reste pourtant ouverte, selon les experts. Le professeur allemand d'économie politique à l'Université de Siegen, Bernd-Thomas Ramb, estime que si la Grèce quitte la zone d'euro, cela pourrait renforcer la monnaie européenne car dans ce cas-là elle perdrait son image négative. Mais dans la vision à longue terme, les différences existantes au sein de l'union monétaire vont se dévoiler tôt ou tard. Il s'agît avant tout de la France qui se dirige vers un scénario à la grecque. Dans quelques années, l'exemple de la France rendra évident que la création de la zone euro entre une grande puissance comme l'Allemagne et d'autres pays qui ont trop de différences au niveau économique, était une mauvaise décision. Je prévois que tôt ou tard l'euro deviendra une monnaie commune et non plus une monnaie unique comme c'est le cas actuellement.