Le Conseil de l'Europe a mis en garde la Russie contre le refus d'exécuter les décisions de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) de Strasbourg.
La présidente de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), Anne Brasseur, a indiqué le 16 juillet dans un communiqué que "l'exécution des arrêts de la Cour de Strasbourg était une obligation juridiquement contraignante pour tous les Etats parties à la Convention européenne des droits de l’homme". La présidente de l'APCE s'est en outre déclarée "vivement préoccupée" par la décision — rendue le 14 juillet par la Cour constitutionnelle de la Fédération de Russie — selon laquelle les arrêts de la CEDH ne devraient pas être suivis "à la lettre" dans les cas où ils seraient contraires à la Constitution russe.
La Cour constitutionnelle a reconnu la primauté de la Constitution russe sur les arrêts de la CEDH dans les cas où ces derniers sont contraires à la Loi fondamentale du pays. Cette décision de la Cour constitutionnelle fait suite à l'arrêt de la Cour de Strasbourg condamnant la Russie à verser près de 2 milliards d'euros aux anciens actionnaires du groupe pétrolier Ioukos. Les autorités russes refusent de payer cette somme.
Motivant sa décision, la Cour constitutionnelle a invoqué, entre autres, la pratique existant en la matière dans d'autres pays européens.
"Les juridictions suprêmes de pays européens, dont l'Allemagne, l'Autriche, le Royaume-Uni ou l'Italie, respectent également la primauté de leurs lois fondamentales dans l'exécution des décisions de la CEDH", a rappelé la Cour constitutionnelle russe.