"Le contexte de sécurité dans lequel se trouve le Japon est de plus en plus complexe (…). Ces lois sont nécessaires pour protéger la vie des Japonais et prévenir une guerre avant qu'elle n'éclate", a déclaré le chef du gouvernement à la presse après le vote, dans une apparente allusion à la puissance grandissante de la Chine.
L'adoption de cette loi a également fait réagir Pékin, qui n'a pas oublié la politique d'expansion impérialiste menée par le Japon dans les années 1930 et 1940, et les crimes commis en son nom.
"Après l'adoption de la nouvelle loi, le Japon poursuivra certainement le renforcement à grande échelle de ses forces d'auto-défense. Si cela ne se produit pas dans les prochaines années, le Japon renforcera sa puissance militaire et améliorera la mobilité de ses troupes sur le long terme. Bien sûr, c'est un facteur d'incertitude pour la région Asie-Pacifique mais aussi pour le monde entier où un recours par le Japon à ses troupes est possible", a déclaré le professeur de l'Institut des relations internationales de l'Académie diplomatique de Chine, Zhou Yongsheng, dans une interview accordée à Sputnik.
La porte-parole de la diplomatie chinoise, Hua Chunying, a exhorté jeudi le Japon à tirer les leçons de l'histoire et à demeurer sur la voie du développement pacifique. Elle a aussi appelé à respecter les préoccupations majeures de sécurité de ses voisins asiatiques et à s'abstenir de menacer la souveraineté de la Chine.
Les manifestations au Japon sont généralement de faible ampleur, mais cette réinterprétation de la loi fondamentale pacifiste qui avait été imposée après la guerre par les Etats-Unis a déchaîné les passions. Quelque 60.000 personnes, selon les organisateurs, ont participé à une manifestation devant le Parlement mercredi soir.
日本人の大半は安保法案に反対。ここまでの道のりは平たんではなかった⇒【社説】日本の安保法案、地域の安全保障に貢献 http://t.co/MoSdKnwkBS pic.twitter.com/iBn8yIYODU
— ウォール・ストリート・ジャーナル日本版 (@WSJJapan) July 17, 2015
Jean-François Sabouret, directeur de recherche du CNRS spécialiste du Japon, a indiqué dans une interview à Sputnik que les Japonais ne veulent pas que leur pays redevienne un pays militaire. Ils expliquent que c'est grâce à leur Constitution pacifiste que le Japon a pu se développer économiquement et devenir une puissance économique.
Néanmoins, certains partagent l'idée du ministre japonais, Shinzo Abe, sur l'existence d'un danger éventuel lié à une attaque des Chinois contre le Japon, indique M.Sabouret.
En dépit des nombreuses voix qui s'élèvent contre cette relecture de la Constitution jugée "inconstitutionnelle" par de nombreux experts, Shinzo Abe et son Parti libéral démocrate sont bien décidés à faire passer les textes au plus vite.
Afin de garantir leur adoption malgré les navettes entre les deux chambres, la session parlementaire a été prolongée de 95 jours, jusqu'au 27 septembre.