"Le droit à l'autodéfense collective peut considérablement changer la réalité dans laquelle le Japon vit actuellement. Le Japon était le pays qui avait inscrit dans sa constitution le pacifisme comme doctrine d'action, c'est-à-dire que le pays refusait de mener une guerre au-delà de ses frontières. L'adoption de la loi sur le droit à l'autodéfense collective va abroger cette interdiction", a déclaré le membre du Mouvement pour la collecte d'un million de signatures contre la guerre, Yukiko Senzaki.
Selon Yukiko Senzaki, "le Japon refusait auparavant de soutenir les Etats-Unis, en se référant à sa charte pacifiste. Aujourd'hui, le pays s'est habitué à la dépendance américaine, il devient donc plus probable que le Japon acceptera les exigences des Etats-Unis. De plus, le gouvernement de Shinzo Abe cherche, en utilisant la pression américaine comme prétexte, à supprimer les limites juridiques qui restreignent les activités des forces militaires japonaises".
Pour justifier l'adoption de la loi sur le droit à l'autodéfense collective, le gouvernement japonais met en avant les menaces croissantes émanant de la Chine et de la Corée du Nord.
Les auditions parlementaires et la prise de la décision sur le droit à l'autodéfense collective sont remises à septembre. Durant l'été, les activistes souhaitent manifester pour faire entendre leurs voix.
"Nous souhaitons organiser des manifestations à travers tout le pays. Notre mouvement collecte des signatures contre ce projet de loi, en essayant autant que possible de parler de ses conséquences", a déclaré Yukiko Senzaki.
Plusieurs Japonais demeurent fermement attachés à la Charte pacifiste entrée en vigueur le 3 mai 1947. Le chapitre 2 de la Charte prévoit la renonciation à la guerre dans son article 9: "Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l'ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ainsi qu'à la menace ou à l'usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux. Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre. Le droit de belligérance de l'État ne sera pas reconnu."