Guantanamo: un ex-prisonnier soumis au gavage raconte son histoire

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Un ancien prisonnier de Guantánamo qui avait subi plus de 1.000 séances d'alimentation forcée a accordé une interview à l'agence Sputnik.

Une juge fédérale américaine a ordonné en juillet la diffusion de vidéos de séances d'alimentation forcée tournées par des soldats au sein de la prison militaire de Guantanamo. Pour Jihad Deyab, libéré de la prison en décembre 2014, ce procès n'est qu'un "spectacle politique" destiné à créer une illusion de conformité du gouvernement US à la loi.

In this photo, reviewed by the US Military, aleg shackles pictured on the floor at Camp 6 detention center, at the US Naval Base, in Guantanamo Bay, Cuba - Sputnik Afrique
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"J'ai le dernier mot sur la diffusion de ces vidéos, et je n'en ai pas encore décidé", affirme M.Deyab, 44 ans, maintenu en détention extrajudiciaire à Guantanamo pendant 13 ans et vivant maintenant en Uruguay.

Syrien naturalisé né au Liban, il aurait subi environ 1.300 séances d'alimentation forcée. D'après lui, la méthode de gavage la plus souvent utilisée à Guantanamo consiste à attacher un détenu en grève de la faim sur une chaise avant d'insérer une sonde d'alimentation dans son nez jusqu'à l'estomac.

Plusieurs médias, dont le New York Times et le Guardian, ont intenté un procès en vue de rendre public les vidéos de gavage de Jihad Deyab.

Cependant, l'ex-prisonnier veut obtenir une copie de la version éditée avant de prendre sa décision sur le sort des images de ses souffrances.

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Dans le même temps, il considère le procès, ainsi que les réactions des médias face à l'affaire, comme faisant partie d'un "spectacle politique" dans lequel le gouvernement américain doit faire semblant de respecter la loi et de suivre les procédures judiciaires.

Le centre de détention de Guantanamo, situé à Cuba, fait l'objet de sévères critiques de la part des militants des droits de l'homme, des gouvernements et des médias depuis sa mise en place en 2002. Les médecins, les inspecteurs et les anciens détenus ont à plusieurs reprises décrit les conditions dans le camp comme cruelles et inhumaines, faisant état de recours à la torture.

En 2009, le président américain Barack Obama s'est engagé à fermer la prison de Guantanamo. Tout récemment, le chef de la Maison Blanche a déclaré que son plus grand regret, par rapport à son premier mandat, était de ne pas avoir fermé la prison militaire immédiatement.

Le 20 décembre dernier, M.Obama a appelé de nouveau le Congrès à fermer le centre de détention de Guantanamo où près de 120 personnes sont actuellement incarcérées.

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